"Les Farc répètent à nouveau au président Nicolas Sarkozy et au peuple français leur engagement formel à parvenir à un échange de prisonniers pour lequel la démilitarisation des municipalités de Florida et de Pradera (sud-ouest) est indispensable", avait écrit Raul Reyes, le numéro deux des Farc, dans un communiqué du 24 mai 2007.
Après s'être entretenu avec le président Sarkozy, le Président Uribe, avait ensuite annoncé sa décision de libérer de nombreux guérilleros des FARC.
Pour justifier ce virage à 180°, Uribe avait invoqué une mystérieuse "raison d'Etat", promettant de s'expliquer le 2 juin.
Nous sommes le 3 juin et, finalement, le Président Colombien ne s'est pas expliqué. 187 guérilleros des FARC ont été transférés depuis leur prison vers un "centre de détention provisoire". Leur libération semble imminente. La mesure concernerait même un de leurs dirigeants, Rodrigo Granda, qui refuse, comme l'exigeait le gouvernement colombien, de renoncer à la lutte armée.
Selon le quotidien colombien El Tiempo, la libération (programmée) de Rodrigo Granda serait une demande directe du Président Sarkozy, qu'il devrait d'ailleurs rencontrer prochainement à Paris.
Je me demande si Sarkozy obtiendra la libération (symbolique) d'Ingrid Betancourt avant les Législatives?
Comme les sondages donnent l'UMP à "420 à 460 sièges" (ce qui est déjà sidérant), je me demande si la manipulation pourrait conduire à une Assemblée nationale entièrement bleue? Je rappelle qu'il y a 577 sièges à pourvoir.
Je me demande surtout quelle est cette "raison d'Etat" invoquée par Uribe? Qu'a donc promis Sarkozy?
Citant El Tiempo, Le Monde affirme: "En contre-partie du geste du président colombien, M. Sarkozy se serait engagé à accorder son soutien à M. Uribe, fragilisé sur la scène internationale"
C'est-à-dire?
Les liens étroits du gouvernement Uribe avec les paramilitaires ayant perpétré de nombreux massacres, et la découverte de plusieurs fosses communes, ont terni son image jusqu'aux Etats-Unis. Des élus du parti Démocrate commencent à contester le soutien absolu accordé par Bush à Uribe. Ce dernier cherche-t-il de nouveaux appuis en Europe? De quelle nature? On voit mal la France fournir autant que les USA (500 millions de dollars par an) pour financer le terrorisme d'Etat.
A suivre...
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Le président colombien affronte les critiques des élus démocrates au Congrès américain
LE MONDE | 05.05.07 | 14h20 • Mis à jour le 05.05.07 | 14h20
Washington, envoyé spécial
e président colombien Alvaro Uribe a achevé, vendredi 4 mai, une visite de trois jours à Washington, où il est venu défendre devant les élus des deux Chambres le traité de libre-échange conclu par son gouvernement et celui de George Bush en novembre 2006. Après avoir rencontré le président américain, qui lui a réitéré son soutien, M. Uribe a dû faire face aux critiques des démocrates, désormais majoritaires au Congrès.
Par la voix de Federico de Jesus, porte-parole du sénateur Harry Reid, les démocrates ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation des droits de l'homme et le nombre important de meurtres non résolus de syndicalistes colombiens. Ils ont reproché à M. Uribe, qui fait figure de meilleur allié latino-américain des Etats-Unis, d'être empêtré dans le scandale dit de la "parapolitique", c'est-à-dire des liens entre les milices paramilitaires d'extrême droite et des parlementaires de la majorité présidentielle. "Tant que ces sujets ne seront pas réglés, nous ne nous prononcerons même pas pour savoir s'il faut approuver ou non le traité de libre-échange", a dit, jeudi, Federico de Jesus.
Le même jour, peu après sa rencontre avec M. Uribe, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a exprimé, elle aussi, sa "profonde préoccupation à propos des liens entre les forces paramilitaires illégales et des officiels colombiens de haut rang", mais sans faire référence à l'issue d'un éventuel vote.
Le représentant du Michigan, Sander Levin, va plus loin. Il a menacé de bloquer le traité de libre-échange si le nombre des meurtres, enlèvements et actes terroristes ne se réduisait pas plus rapidement, et a souhaité que la Colombie renforce sa législation en matière de travail et d'environnement.
Le président colombien, qui a également rencontré une délégation de dirigeants syndicaux opposés au traité de libre-échange, a défendu à plusieurs reprises l'action de son gouvernement en rappelant les efforts réalisés afin de désarmer les groupes paramilitaires. Il a dit être prêt à aller encore plus loin pour convaincre le Congrès de voter le traité commercial et de poursuivre l'aide militaire américaine au titre du "Plan Colombie" mis en place, en 2000, par le président Bill Clinton. Il y a un mois, Patrick Leathy, sénateur démocrate du Vermont, avait bloqué 55,2 millions de dollars destinés à l'armée colombienne en raison de soupçons de collusion avec des paramilitaires.
De son côté, le président Bush a affirmé l'importance non seulement économique, mais aussi "stratégique" du traité pour arrimer le pays à la démocratie et au libre-échange. "Il signale à toute l'Amérique latine que nous sommes au côté des pays prêts à prendre des décisions difficiles au nom du peuple", a-t-il ajouté, en appelant le Congrès à ratifier également les autres traités de libre-échange signés avec le Panama et le Pérou.
Nicolas Bourcier
Article paru dans l'édition du 06.05.07
3 juin: Un communiqué des FARC qualifie l'initiative présidentielle de "farce" et "d'écran de fumée". Quant aux prisonniers qui ont accepté la libération par le gouvernement, ils sont considérés comme des "déserteurs qui ont trahi". Il n'est pas fait état de Rodrigo Granda.
lundi 4 juin: Rodrigo Granda est libéré à la demande expresse par le gouvernemnt Colombien, à la demande de Nicolas Sarkozy.
PARIS, 6 juin 2007 (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il n'avait "pas à ce jour" d'espoir de dénouement rapide du dossier de la Franco-colombienne Ingrid Bétancourt, détenue par la guérilla des FARC, soulignant que ce qui a été fait "était nécessaire mais pas suffisant", dans une interview diffusée mercredi sur le site internet du quotidien "Le Figaro".
Comme on lui demandait s'il avait un espoir de dénouement rapide de cette affaire, le chef de l'Etat a répondu: "Pas à ce jour".
"Je veux rendre hommage au président (colombien) Uribe qui en libérant Rodrigo Granda a fait un geste dont je mesure qu'il n'était pas facile pour lui" (sic)
Le président colombien Alvaro Uribe avait annoncé lundi soir à Bogota que le chef guérillero des FARC, Rodrigo Granda, a été libéré de prison pour être un "intermédiaire de la paix" à la demande expresse du chef de l'Etat français.
Granda, "ministre des Affaires étrangères" de la guérilla marxiste des FARC, était le membre le plus important de l'organisation rebelle en captivité. Il avait été capturé le 13 décembre 2004 à Caracas, au Venezuela.
Soulignant que "la négociation est très difficile", M. Sarkozy fait valoir: "ce que nous avons fait était nécessaire, mais n'est pas suffisant".
"D'autres discussions auront lieu. Je ne peux en dire plus. La priorité est d'avoir une preuve de vie d'Ingrid Betancourt. Ensuite nous pourrons prendre d'autres initiatives", a ajouté le président français qui a exprimé juste après sa prise de fonction le 16 sa "détermination" à obtenir le retour d'Ingrid Betancourt", détenue depuis plus de cinq ans.
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