Un Saoudien détenu dans la prison de Guantanamo est mort mercredi 30 mai. Il se serait apparemment suicidé.
L'an dernier, après un triple suicide sur la base navale, une diplomate du département d'Etat avait estimé qu'il s'agissait d'un "coup médiatique" pour attirer l'attention du monde entier, une remarque que son ministère avait jugé malencontreuse.
Au total, près de 800 prisonniers sont passés par le camp de Guantanamo depuis son ouverture dans les mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Quelque 380 y sont toujours détenus, certains depuis cinq ans sans avoir été inculpés, ni jugés.
En 2006, John Negroponte, directeur des services secrets nationaux américains, et criminel de guerre (remember Nicaragua...), refusa que l’on impose des "limites intolérables" aux méthodes utilisées par les officiers des services secrets pour faire parler les suspects.
Bref, il demandait que la torture soit autorisée.
Il a été entendu. Une nouvelle législatation a été adoptée.
Le président du Centre pour les droits constitutionnels (CCR) a expliqué qu'elle "permet au président Bush de passer sa propre interprétation des Conventions de Genève par un ordre exécutif et il protège la CIA et les personnels militaires de poursuites pour des violations passées".
Vous avez dit "intolérable", Monsieur Negroponte?
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Nouveau revers judiciaire pour l'administration Bush à Guantanamo
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 05.06.07 | 08h40 • Mis à jour le 05.06.07 | 08h45
L'administration Bush a subi un sérieux revers lundi après le rejet des chefs d'inculpation pesant sur deux "combattants ennemis" détenus dans la base navale américaine de Guantanamo, dont l'ex-chauffeur d'Oussama Ben Laden.
Un juge militaire américain a écarté lundi les chefs d'inculpation de soutien au terrorisme qui pesaient à l'encontre de Salim Ahmed Hamdan, un Yéménite, ancien chauffeur du chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden. Le capitaine Keith Allred a estimé que le gouvernement américain n'avait pas réussi à fournir la preuve que Salim Ahmed Hamdan était "un combattant ennemi illégal". Peu auparavant, un autre juge militaire avait rejeté pour les mêmes motifs tous les chefs d'inculpation pesant sur un jeune Canadien détenu également à Guantanamo, Omar Khadr, 20 ans, arrêté en Afghanistan en 2002 et accusé d'être un membre d'Al-Qaida.
Omar Khadr était inculpé de meurtre, tentative de meurtre, complot, soutien au terrorisme et espionnage. Il était accusé d'avoir tué un soldat américain lors de son arrestation en 2002 en Afghanistan, alors qu'il avait 15 ans. "Les chefs d'inculpation sont rejetés", a déclaré le colonel Peter Brownback, expliquant que l'accusation n'avait pas prouvé qu'Omar Khadr était un "combattant ennemi illégal", condition nécessaire pour le traduire devant ce type de tribunal.
"ŒUVRER DE MANIÈRE JUSTE, TRANSPARENTE"
La loi promulguée en octobre 2006 pour instaurer ces tribunaux militaires spéciaux spécifie qu'ils ne peuvent juger que les "ennemis combattants illégaux étrangers". La décision du juge ne signifie pas qu'Omar Khadr sera libéré, puisqu'aux yeux des autorités américaines son statut de "combattant ennemi", même simple, justifie une détention sans inculpation jusqu'à la fin de la "guerre contre le terrorisme". Elle porte cependant un nouveau coup à l'édifice juridique élaboré autour des détenus de Guantanamo.
Parmi les quelque 380 détenus de la base navale, aucun détenu n'a reçu officiellement le statut de "combattant ennemi illégal".
Jusqu'à présent, la procédure administrative de révision de leur statut devait trancher entre "combattant ennemi" ou "plus combattant ennemi", mais le gouvernement pourrait renvoyer les détenus devant ces commissions afin d'ajouter la mention "illégale". Les tribunaux militaires d'exception "continueront d'œuvrer de manière juste, transparente, ouverte et légitime", a assuré lundi soir la commandante Beth Kubala, porte-parole du Bureau des commissions militaires (OMC) de Guantanamo, nom officiel de ces tribunaux spéciaux.
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