2.11.06

Oaxaca, photos (suite)

La suite des photos de la BBC:



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Anonyme a dit…

OAXACA (AFP) - Les manifestants ont fait reculer la police fédérale après six heures d'affrontement à proximité de l'université d'Oaxaca, dans le sud du Mexique, au cours desquels plusieurs dizaines de personnes ont été blessées.

Les forces de l'ordre sont parvenues à démanteler le dernier barrage important de la ville, puis ont repris le contrôle de la zone, avant que des milliers de militants ou sympathisants de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO) leur jettent des pierres et des cocktails Molotov.

La police a riposté avec des grenades lacrymogènes, des canons à eau et des pierres, appuyée par des hélicoptères. Dix policiers, une cinquantaine de manifestants et 2 journalistes ont été blessés lors de l'affrontement.

L'APPO, mobilisée depuis plusieurs mois pour exiger la démission du gouverneur de l'Etat d'Oaxaca, a appelé ses sympathisants à dresser de nouvelles barricades dans cette agglomération de 600.000 habitants, pour "stopper l'envahisseur".

"Nous allons installer de nouvelles barricades dans toute la ville jusqu'à ce que la police fédérale s'en aille", a prévenu un responsable de l'APPO.

Les hommes de la police fédérale mexicaine (PFP) ont pu se replier après l'intervention de l'APPO, qui a appelé la population à laisser "la PFP se replier jusqu'à l'aéroport", où est stationnée une partie de leur contingent.

"Nous devons être intelligents et permettre leur fuite vers l'aéroport, car si on ne le fait pas, c'est l'armée qui va intervenir", a précisé le porte-parole de l'APPO Florentino Lopez.

Sur le champ de bataille, après le retrait des policiers, les manifestants scandaient "Oui, nous avons réussi", "le peuple, uni, ne sera jamais vaincu". A l'appel de Radio Université, contrôlée par les rebelles, des milliers d'habitants d'Oaxaca sont venus défier les forces fédérales.

Depuis l'intervention de dimanche, les manifestants résistent au déploiement des 4.500 hommes des unités anti-émeute de la PFP, envoyées par le gouvernement pour rétablir l'ordre public après de violents affrontements survenus la semaine dernière.

Dimanche, deux manifestants sont morts lors de l'opération qui a permis à la PFP de reprendre le contrôle du centre de la ville et plusieurs dizaines ont été arrêtés ou sont portés disparus, selon l'APPO.

Trente manifestants ont été arrêtés lors de l'opération de jeudi, selon le porte-parole du gouverneur d'Oaxaca, Miguel Concha.

Les opposants maintenaient cependant des barricades en ville et contrôlaient toujours le campus universitaire.

Le Parlement mexicain s'est joint cette semaine à la principale revendication des manifestants: le départ immédiat du gouverneur Ulises Ruiz jugé corrompu et incapable de gouverner l'Etat.

Le parquet de l'Etat d'Oaxaca a par ailleurs annoncé l'arrestation des auteurs du meurtre d'un journaliste américain, lors des émeutes du 27 octobre qui ont provoqué l'intervention policière. Il s'agit d'un élu local du parti du gouverneur et de son garde du corps.

"Il faudra des mois pour que Oaxaca retrouve l'activité économique qui était la sienne avant le conflit, et des années pour corriger les problèmes structuraux dus à la mauvaise (gouvernance)", a reconnu le ministre de l'Intérieur, Carlos Abascal.

La ville est privée de touristes depuis le début du mouvement de protestation contre le gouverneur de l'Etat, il y a cinq mois.

L'APPO a lancé "un S.O.S. à tous les peuples du Mexique et du monde" pour qu'ils "appellent le gouvernement mexicain à mettre un terme à la répression".

Philippe a dit…

La guérilla fait parler la poudre au Mexique
Une «coordination révolutionnaire» menace le pouvoir de nouveaux attentats.
Par Babette STERN
QUOTIDIEN : mercredi 8 novembre 2006
Mexico de notre correspondante

Alors que le Mexique traverse toujours une crise politique et sociale, cinq groupuscules guérilleros, réunis au sein d'une mystérieuse «coordination révolutionnaire», ont revendiqué lundi soir l'explosion, la nuit précédente, de trois engins dans différents points de la capitale mexicaine. Ces attentats n'avaient pas fait de blessés. Dans un communiqué, cette «Tendencia democratica revolucionaria» prévient que «des actions militaires» de ce type continueront «tant que les forces fédérales occuperont la ville d'Oaxaca, que le gouverneur [de l'Etat d'Oaxaca] Ulises Ruiz n'aura pas démissionné et que l'Etat réprimera le peuple».
«Fraude». Ces organisations clandestines affirment vouloir prendre pour cibles les 40 principales entreprises mexicaines et multinationales, ainsi que les institutions politiques, accusées d'être complices de la «fraude» supposée de l'élection présidentielle du 2 juillet, qui a vu la défaite d'un cheveu du candidat de gauche Andrés Manuel López Obrador, qui conteste toujours ce résultat.
Les petites bombes de lundi ont visé le siège à Mexico du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), auquel appartient le gouverneur d'Oaxaca, le Tribunal fédéral électoral et la banque canadienne Scotiabank, provoquant de graves dommages matériels. Cinq autres bombes ont pu être désactivées.
Alerte maximale. La condamnation des poseurs de bombes a été unanime au Mexique. L'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (Appo), qui mène depuis cinq mois la lutte contre le gouverneur Ulises Ruiz, a répété qu'il n'existait aucun lien entre le mouvement et les groupes armés, avant de dénoncer toute forme d'action violente. La police a décrété l'alerte maximale. La sécurité a été renforcée dans le métro et à l'aéroport.
L'intrusion de groupes armés radicaux dans la politique mexicaine est une constante en période d'exaspération sociale. Dans son éditorial d'hier, le quotidien de gauche la Jornada désavoue les attaques mais souligne qu'elles «ne sont pas surprenantes». «Il serait absurde d'ignorer l'existence des mécontentements politiques, sociaux et économiques réels et de minimiser une situation nationale extrêmement inflammable». Selon le quotidien, «le président sortant Vicente Fox laisse [...] une situation de précarité extrême pour des millions de foyers».

http://www.liberation.fr/actualite/monde/215719.FR.php