13.11.05

Emmanuel Todd

L'entretien que l'historien Emmanuel Todd a accordé au Monde de ce w-e contient une comparaison intéressante: "Pour ce qui est des gosses de banlieue d'origine africaine ou maghrébine, ils ne sont pas du tout dans la même situation que les Pakistanais d'Angleterre ou les Turcs d'Allemagne. Chez nous, les taux de mariages mixtes tournaient au début des années 1990 autour de 25 % pour les filles d'Algériens, alors qu'ils étaient de 1 % pour les filles de Turcs et d'epsilon pour celles de Pakistanais. La simple mixité ethnique des bandes de jeunes en France est impossible à concevoir dans les pays anglo-saxons. Evidemment, je ne suis pas en train de donner une vision idyllique de la France de 1789 qui serait à l'oeuvre, avec le postulat de l'homme universel, ce rêve des nationaux républicains".

Mais la conclusion de Todd semble bien optimiste : "Ces gens marginalisés, présentés comme extérieurs à la société, ont réussi à travers un mouvement qui a pris une ampleur nationale à intervenir dans le débat politique central, à obtenir des modifications de la politique d'un gouvernement de droite (en l'obligeant à rétablir les subventions aux associations des quartiers)". Il convient de préciser qu'en prime du rétablissement des subventions, ils ont eu droit au rétablissement de la double peine (expulsions par les préfets des fauteurs de troubles étrangers, même lorsqu'ils possèdent une carte de séjour), à une exploitation plus précoce (apprentissage dès l'âge de 14 ans), à de nouvelles insultes, à des peines de prison ferme etc.

Aucun commentaire: