RASSEMBLEMENT UNITAIRE contre l'état d'urgence MERCREDI 16 nov. à 18h30 place St-Michel (puis départ de manif en direction du Sénat).
Un récit de la manif, interdite, de samedi dernier: http://www.liberation.fr/page.php?Article=338063 Ci-dessous: la tribune de Pierre Marcelle au sujet de la censure par Arlette Chabot de la vidéo de la "bavure".
Surenchère de la bavure
par Pierre MARCELLE
Qu'est-ce que c'est, une information sous état d'urgence ? Même si la loi d'exception que le Conseil des ministres d'hier décidait de proroger pour trois mois est censée ne pas concerner la presse, une impression de flou s'installe en quoi toute parole devient suspecte. Ainsi, dans un état normal, admettrait-on plus aisément (au titre des aléas, pour ainsi dire, du jeu de gendarmes et de voleurs) que ce jeune homme, un petit peu tabassé l'autre lundi à La Courneuve, se soit rendu opportunément coupable, le vendredi suivant, d'un caillassage de véhicule de pompiers (ou d'un départ de feu, on ne sait trop...) au Bourget. Après son interpellation de dimanche, la «bavure» (version officielle) dont il fut la victime est lourde de trop d'enjeux pour ne pas en générer d'autres. Sans préjuger des pressions de syndicats policiers très désireux de réhabiliter leurs cinq collègues (dont l'un fut provisoirement détenu), le cas de Fouad T., ainsi que l'identifiait lundi le Figaro, fait l'objet de toutes les attentions, mais celle que lui porte Arlette Chabot, directrice de l'information de F2, peut d'ores et déjà s'assimiler à une bavure médiatique. S'il se peut concevoir que le jeune homme soit à la fois victime et coupable, la censure rétrospective des images où il figure en victime (voir Libération d'hier) va mécaniquement charger sa barque de coupable. Mme Chabot invoque étrangement, pour justifier son initiative, un souci d'apaisement «à la veille d'un week-end à risques» souci dont on ne sache pas qu'il fait partie de son cahier des charges. En posant que ces images eussent pu être «utilisées n'importe comment», elle s'expose à n'en plus diffuser aucune. En se refusant à prendre le risque de «les voir tourner en boucle» et d'une «surenchère», elle signifie qu'elles n'eussent jamais dû être tournées. On suivra attentivement la façon dont F2 traitera des suites de l'affaire, où l'état d'urgence invite la version policière à «tourner en boucle», et Mme Chabot à craindre sa surenchère.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire