8.11.05

premier message

Je commence ce blog alors que le premier ministre vient de décréter l'état d'urgence en déterrant la loi du 3 avril 1955. Triste symbole que cette loi : l'Etat colonial en a usé en 1955 en Algérie et s'en sert aujourd'hui contre les petits-enfants des immigrés. Trois remarques:
1/ Comment s'étonner de ce qui se passe alors que les habitants des banlieues, souvent issus de l'immigration, sont stigmatisés en permanence et sont parqués dans des quartiers défavorisés (chômage record et insuffisance de services publics dans tous les domaines) ? La révolte couvait depuis longtemps mais la situation fut considérablement aggravée par la politique de ces dernières années (chasse aux sans-papiers, expulsions, la semaine dernière: encore une annulation de 310 millions d'€ de crédits du budget 2005, qui auraient du être affectés à l'insertion et au logement social dans les banlieues...).

2/ Selon Le Monde (04/11/05): Nicolas Sarkozy a affirmé dans une interview télévisée, jeudi 3 novembre, que les violences ayant eu lieu ces dernières nuits n'avaient "rien de spontané" et étaient "parfaitement organisées". Sollicité par l'AFP, le ministère de l'intérieur n'a pas fourni d'éléments à l'appui de cette déclaration. Plusieurs responsables policiers ont fait part de leur "scepticisme" et de leur "réserve" sur de telles hypothèses. A la direction générale de la police nationale (DGPN), on se dit "formel" : "Evoquer l'influence islamiste n'est pas fondé" et "il n'y a rien pour étayer l'existence d'une organisation des émeutes, qu'elle soit nationale, départementale, ou quoi que ce soit de ressemblant". "Les RG n'ont recueilli aucun élément permettant pour l'heure d'accréditer la thèse selon laquelle des islamistes manipuleraient" les groupes qui, s'ils peuvent être "organisés en leur sein", ne sont "pas coordonnés" entre eux, confirme une autre source. Conclusion: une fois de plus, Sarkozy ment en toute connaissance de cause.

3/ Les mesures prises par Villepin sont intolérables: il ne s'agit pas d'un simple couvre-feu mais d'une loi qui va bien au-delà (et qui ne fut pas utilisée en 68). Cette loi instaure un état d'exception pour 12 jours: perquisitions de nuit comme de jour sans contrôle judiciaire, restrictions à la liberté de réunion, "mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature", assignations à résidence etc.

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