30.1.06

La macroéconomie de Davos

On a peu parlé du Forum Social Mondial de Caracas dans les médias. Pour certains, les rendez-vous altermondialiste s'essouflent. Mais pour la première fois, le slogan du Forum a été modifié: "Un autre monde est possible... s'il est socialiste". Une petite aversion pour Chavez peut-être? Il est vrai que dans certains médias français, une déclaration sur "le socialisme du 21ème siècle" fait de vous un populiste, voire un antisémite (Lire "Le journalisme d'imputation: Chavez accusé d'antisémitisme").

En revanche, on trouvait de nombreux articles sur le Forum de Davos, et notamment un article du Monde (28.01.06) contenant un passage assez cocasse:
" C'est avec beaucoup d'humilité que Laura Tyson, professeur à la London Business School, a ouvert, à Davos, la traditionnelle session consacrée à la macroéconomie mondiale qui inaugure chaque année le forum.
"Nous avons fait de si grosses erreurs de pronostics l'an passé à cette même table que je recommande aux auditeurs de prendre tout ce qu'on va dire avec beaucoup de scepticisme", a lancé, mercredi 25 janvier, l'ancienne conseillère économique de Bill Clinton.
Les économistes s'étaient trompés sur le dollar (qui devait plonger selon eux et qui a monté), sur les taux d'intérêt à long terme (qui devaient grimper et qui n'ont pas bougé), sur le pétrole (qui, à 40 dollars le baril, était jugé comme élevé et qui a frôlé les 70 dollars).
Pour 2006 — peut-être faut-il s'en inquiéter —, les prévisions sont plutôt optimistes. L'activité devrait rester vigoureuse, tirée par le "BRIC" (le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine), qui a contribué pour 30 % à la croissance mondiale au cours des dernières années. Il n'y a pas non plus de grave crise monétaire et boursière en vue, selon les experts de Davos.
Seule voix discordante, dans la station de ski suisse, celle de Stephen Roach, chef économiste de la banque américaine Morgan Stanley. "Ce n'est pas parce que les Etats-Unis ont pu financer leur déficit l'an dernier grâce à l'achat massif de bons du Trésor par l'Asie que ça va durer", a-t-il prévenu. "C'est l'année où nous devons attendre la fin de la profusion de dépenses américaines", a-t-il aussi pronostiqué. [...]"