13.10.09

Une restauration moderne

"Ce qui compte, c'est les résultats" a dit récemment François Fillon. Et je suis à peu près certain que Sarkozy a déjà employé ces mots.
Depuis le 1er juillet 2009, le taux de la TVA sur la restauration est fixé à 5,5 % contre 19,6 % précédemment. Pour quels résultats?

Le premier résultat c'est un cadeau pour les patrons de la restauration, non? Allons, vous avez l'esprit polémique: les restaurateurs ont pris des "engagements" au sujet des prix, de l'emploi, et des salaires. Ils ont même consigné ça le 28 avril dernier dans un "Contrat d'Avenir". Selon le Ministère de l'Economie:

"Grâce à ce contrat, la baisse de la TVA bénéficiera véritablement à tous les acteurs du monde de la restauration :
– aux consommateurs, grâce la répercussion de la baisse de la TVA sur les prix ;
– aux salariés, avec la création de 40 000 emplois en deux ans et l’amélioration de la situation des salariés ;
– aux restaurateurs eux mêmes à travers une augmentation de leur capacité d’investissements pour accompagner l’effort de modernisation de la restauration.

L’État s’assura du respect des engagements."

Qu'en est-il?

- Les prix ont à peine fléchi. -1,3% en juillet, -0,2% en aout et -0% en septembre. Les patrons s'étaient pourtant "engagés" à réduire les prix de 11,8% sur au moins 7 produits. Bref, "ce n'est pas un résultat extraordinaire" doit admettre le Secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli

- 40 000 emplois promis. "En retenant une hypothèse de deux tiers de la baisse du taux répercutés dans les prix, seuls 6.000 emplois pourraient être créés à long terme" (Rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires). Soit une aide de 330 000 euros par emploi créé...

- Enfin, on apprend que "sur les salaires, les négociations sont au point mort." (AFP/LeMonde)

Mais on ne doute pas que tout ceci constitue "l’effort de modernisation de la restauration"

11.9.09

Un bougnoule ça va, deux bougnoles...

En présence d'une grande patronne, Brice n'a pas dit: "on peut en tolérer une. Quand il y en a une ça va encore. Mais au-delà, j'ai vraiment la nausée!"

La conclusion s'impose: Brice n'a rien d'un communiste

En présence de sa blonde épouse, Brice n'a pas dit: "Les femmes, quand il y en a une ça va. C'est quand elles sont en bandes que leur bêtise est vraiment insupportable"

Conclusion évidente: s'il est misogyne, Brice le cache bien

Mais en présence d'un jeune homme d'origine maghrébine, Brice a bel et bien dit ceci:

J-F. Copé (JFC) : N'oubliez jamais un truc, il est auvergnat.

Brice Hortefeux (BH) : Je suis auvergnat

JFC : Il est auvergnat, c'est un drame, c'est un drame

BH : ... enfin bon, je vais faire une exception.

Jeune militant (Amine) : mais je me mets entre les deux

BH : voilà, entre les deux.

JFC : oui... il n'y a aucun problème.

Des participants : Amine, Amine...

Un participant : Ah ça, Amine, c'est l'intégration, ça, c'est l'intégration.

Une participante : Amine, franchement...

Brice Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus" [à propos du jeune homme].

Un autre participant : "Lui, il parle arabe".

(Rires de l'assemblée)

Jean-François Copé : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés".

Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière".

Brice Hortefeux : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C'est pas du tout ça."

(Rires de l'assemblée)

Une participante : C'est notre petit Arabe.

Brice Hortefeux : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…"

La conclusion?

6.9.09

Référendum le 3 octobre

Le gouvernement Fillon a fixé à l'automne le débat parlementaire sur la privatisation de La Poste par le biais d'un changement de statut et de l'ouverture du capital. L'objectif est de transformer La Poste en Société Anonyme en janvier 2010!

Les déclarations d'intention sur l'ouverture à des capitaux 100% publics ainsi que les promesses sur le respect des missions actuelles de La Poste ne tromperont personne. Les différents gouvernements ont tous utilisé cet argument avant d'engager la privatisation du service public.
Le changement de statut permet justement aux capitaux privés de s'engouffrer dans la brèche et de faire tomber dans leur escarcelle une entreprise publique. Qu'on se rappelle Air France, France Télécom, GDF et EDF!

Quant aux promesses de Sarkozy, chacun se rappelle celle qu'il avait faite à propos de GDF (participation de l'état à hauteur de 70%) avant de piétiner allègrement ses déclarations antérieures (l'Etat est tombé à 35% depuis la fusion avec Suez: il est devenu minoritaire).
La privatisation de La Poste et de ses missions s'inscrit en droite ligne dans la politique libérale de la Commission européenne qui vise à promouvoir privatisation et concurrence en lieu et place du service public.
Pour lutter contre une privatisation synonyme de suppression d'emplois, de fermetures de bureaux, de dégradation supplémentaire pour le public, une mobilisation sur la durée des salariés de La Poste avec leurs organisations syndicales, des associations, des partis politiques et des usagers est indispensable.
Des rendez-vous de mobilisation sont prévues avec une journée de grève et de manifestation le 22 septembre et un référendum dans les localités (Mairies, marchés, bureaux de poste), le 3 octobre, par le Comité national contre la privatisation de La Poste (plus de détails ici).

19.7.09

Un groupe de Rock (3)

Juste avant Mazzy Star, David Roback jouait dans le groupe "Opal" (avec au chant Kendra Smith, ancienne bassiste du groupe "Dream Syndicate").

La musique d'Opal était déjà influencée par celle du Velvet Underground, comme on peut le constater ci-dessous avec deux morceaux de 1987: Magick Power et le génial Happy Nightmare Baby.

14.7.09

Pure démagogie

Le rappeur Orelsan dit: "Je veux donc que le ministre de la culture se prononce sur le sujet, c'est son job. Quitte à ce qu'il me dise une bonne fois pour toutes que je suis interdit de scène en France".
Et le nouveau Ministre s'exécute, sans doute désireux de montrer qu'il fait son job.
Frédéric Mitterand "se prononce" donc au sujet de la prose du rappeur: "Orelsan exprime le dépit amoureux, avec des termes qui ne sont pas les miens, moi je ne parle pas exactement la même langue, mais il a tout à fait le droit de l'exprimer. Je ne trouve rien de choquant ni de répréhensible à la manière dont il le chante"

Au rappeur fantasmant une "interdiction de scène en France", le Ministre a donc répondu : tu as "tout à fait le droit" de chanter. Mais il n'en reste pas là. Non, Frédéric Mitterand ajoute: tu as ton style qui n'est pas le mien mais bon, il n'y a vraiment "rien de choquant" à la façon dont tu traites le dépit amoureux.

Aperçu du style en question:
"On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée. On verra comment tu suces quand j'te déboiterais la mâchoire. T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir. T'es juste un démon déguisé en femme j'veux te voir brisée en larmes."

"Rien de choquant", vraiment?

"Tu m'as trompé tu l'as pompé tu es juste une sale pute. Une sale pute une sale pute une sale pute une sale pute. [...] J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen"

Le Ministre aurait donc pu se taire. Cela eut été sympathique qu'il fermasse sa gueule. Au lieu de cela, il ajoute: "Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qui sont devenues des classiques. Je ne sais pas si les chansons d'Orelsan deviendront des classiques, mais en tout cas ce qui est certain c'est que c'est beaucoup d'agitation pour rien".

Pour rien? Doit-on rappeler au Ministre qu'en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ? Quand bien même le Ministre serait pressé de poser en défenseur de la liberté d'expression, était-il vraiment obligé d'ajouter qu'il n'y a "rien" de choquant dans ces paroles? Que s'agiter à leur sujet c'est s'agiter "pour rien" ? Etait-il obligé de comparer cette violence à celle de Rimbaud?

Au début Orelsan dit: "J'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant". Plus loin, cela devient: "J'vais te mettre en cloque (sale pute). Et t'avorter à l'opinel"
Il déteste "Les petites chiennes, les chichiteuses, les filles à problèmes", et de toutes façons "même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne"
"Pétasse tu mériterais seulement d'attraper le DAS" Etc. Etc.

"Il faut être conscient"

Mercredi 8 juillet, en arrivant à l'Hotel Dieu, le père de Joachim Gatti trouve son fils dans un sale état: « son visage est couvert de sang qui s’écoule lentement, comme s’il était devenu poreux ». La cause? Selon la Préfecture, on ne sait pas: "il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flash-ball" que Joachim a reçu en pleine face dans une rue de Montreuil. "Des flics ont tiré, un mec a perdu son oeil : aucun rapport, évidemment" (S. Fontenelle dans Politis).

Donc en ce lundi 13 juillet, à Montreuil, les manifestants ne sont pas très contents.

"Un premier face-à-face tendu s'est produit entre forces de l'ordre et manifestants, non loin de la mairie, durant lequel ces derniers ont tiré à l'aide de mortiers de feu d'artifice et de fusées en direction des forces de l'ordre, qui n'ont pas répliqué. Dans un souci d'apaisement, les organisateurs de la manifestation ont cherché à modifier le parcours pour éviter que le face-à-face se prolonge, repartant vers la Croix-de-Chavaux" (Le Monde)

Selon Dominique Voynet (Maire de Montreuil), la "manifestation dans laquelle la tension était palpable, dans laquelle aucune violence n'a été commise", a "été dissoute assez violemment par les forces de l'ordre". Les policiers "ne se sont pas contentés de séparer les manifestants" mais ont "plaqué violemment un bon nombre d'entre eux contre les murs" et "les ont frappés à coup de matraque" et "arrosés de gaz lacrymogène, devant des habitants de la ville totalement stupéfaits et effarés".

Elle a aussi mis en cause le comportement du directeur départemental de la sécurité publique qui, interpellé par des habitants, aurait rétorqué : "si vous n'êtes pas contents, il faut être conscient du fait qu'en Iran, on tire sur des gens".

Ici on crève parfois les yeux, mais soyez heureux car en Iran c'est pire.
PS: pour la conscience, t'inquiète on se débrouille pas mal sans toi.

28.5.09

Un groupe de rock (2)


So Tonight That I Might See, le 2e album de Mazzy Star, est une merveille. Le disque (sorti en 1993) s'ouvre sur "Fade Into You". Ce morceau, probablement le plus célèbre du groupe, met en avant l'alliance géniale de la voix langoureuse et de la guitare fantômatique. Avec juste quelques accords de piano...

Comme l'écrivait un ami: "C’est dingue la simplicité et la perfection de cette musique. Quoi que tu sois en train de faire en l’écoutant, elle fige le temps et te calme les nerfs tout en te donnant le frisson. Il n’y a que Nick Drake qui soit parvenu à un tel degré de vibration douce". J'ajouterai juste que ce son restera à jamais dans mes neurones, un peu comme celui des guitares de My Bloody Valentine...

Le 4e titre de l'album, "Five String Serenade", a été écrit par Arthur Lee (du groupe psychédélique LOVE). Ce dernier venait d'être interné en prison (pour possession illégale et usage d'arme à feu). Il était sans ressource, lorsque Hope et David décidèrent de lui témoigner leur admiration en reprenant ce morceau. Libéré en 2001, Arthur Lee est mort en 2006 d'une leucémie. Pour écouter la version de Lee, cliquez ici.

This is my five string serenade
Beneath the water we've played
And while I'm playing for you
It could be raining there too


L'album de Mazzy Star s'achève par "So Tonight That I Might See": sept minutes de velours souterrain...

Un groupe de rock (1)


En 1990, Mazzy Star sort son premier album: She Hangs Brightly.
Déjà, la voix magnifique de Hope Sandoval est mise en valeur par la guitare à la fois simple et délicate de David Roback. Mais le son de l'album n'est pas excellent et la musique du groupe n'ira qu'en s'améliorant...
Ci-dessus: deux photos prises en 1991 (HS est née en 1966 à East L.A. de parents mexicains et américains, DR est né en 1958 à Los Angeles)

Ci-dessous: un titre (Halah) en version concert (ne pas se fier à la pochette qui apparaît au début: c'est celle de l'album suivant...)

14.5.09

C'est Fox News qui a raison

Photos de sévices : "Obama a cédé à la pression des généraux"
LEMONDE.FR | 14.05.09 | 15h49 • Mis à jour le 14.05.09 | 15h55

n s'opposant finalement à la publication de nouvelles photos de sévices qu'auraient pratiqués des soldats américains sur des prisonniers, Barack Obama a suscité un tollé dans les rangs démocrates. Et une interrogation sur sa capacité à gérer la communication de ce type de dossiers.

La puissante association de défense des libertés publiques (American civil liberties union, ACLU), a immédiatement fait part de son indignation. "L'adoption par l'administration Obama des tactiques d'obstruction et des politiques d'opacité de l'administration Bush apporte un démenti cinglant au désir exprimé par le président de rétablir l'Etat de droit", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Un sentiment partagé par les organisations Amnesty International et Human Rights Watch, qui dressent une liste peu flatteuse des derniers revirements du président. Il s'était notamment opposé à d'éventuelles poursuites contre les responsables politiques de l'administration Bush ayant autorisé le recours à la torture contre certains détenus.

Mais pour David Ignatus du Washington Post, le président a tout simplement "cédé à la pression de ses généraux". Raymond Odierno, commandant en Irak, David Petraeus, chef du Commandement central (Centcom) et maître d'oeuvre de la guerre en Afghanistan, ainsi que Robert Gates, le secrétaire d'Etat à la défense... Tous ont milité avec ardeur contre la publication des photographies.

Leur diffusion, disent-ils, pourrait mettre en danger les soldats américains en Irak et en Afghanistan. Tous craignent un nouveau scandale Abou Ghraib qui attiserait encore davantage le sentiment anti-américain dans la région. Les clichés des abus pratiqués sur les détenus de la prison irakienne avaient été un puissant "outil de recrutement pour les extrémistes" rappelle la BBC.

La très conservatrice chaîne de télévision FOX News n'a pas hésité à saluer le "courage" de Barack Obama. Balayant d'un revers de main les objections de l'ACLU, la journaliste Judith Miller est convaincue que l'opinion publique américaine dispose de suffisamment de photographies pour nourrir son indignation. Le plus important, estime-t-elle, c'est que "la guerre contre le terrorisme continue, peu importe le nom que lui donne l'administration Obama". Depuis son arrivée au pouvoir, Barack Obama a arrêté d'utiliser l'expression, très marquée par l'ère Bush, de "guerre contre le terrorisme".

Mais "Obama prend des risques", estime le Los Angeles Times. En prenant à rebrousse-poil l'aile gauche de son électorat, le président fait malgré lui le jeu des républicains. Ces derniers, qui l'ont plusieurs fois accusé de mettre en péril la sécurité des Etats-Unis, ont largement applaudi à son revirement. "Il a compris la différence qu'il y a entre un candidat à la présidence et un chef des armées", a ironisé le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham.

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Celles d'Abou Ghraib sont disponibles. Pour ne pas infliger ça au lecteur qui ne le souhaite pas, je donne juste ce lien.

18.3.09

Bien lire cette phrase

A lire lentement: grâce au bouclier fiscal, 834 personnes dotées d'un patrimoine de plus de 15,5 millions d'euros et figurant parmi les plus riches des contribuables se sont vu restituer par le fisc un montant moyen de 368 000 euros.

Source: Ministère des finances.

Pendant ce temps, l'autre abruti annone: "S'il y en a que ça démange d'augmenter les impôts, ils oublient qu'on est dans une compétition."

15.3.09

On se fout de notre gueule

Total annonce la suppression de 550 postes.
Pourtant Total annonce la bagatelle de 14 milliards d'euros de profits.

"Je ne fais pas partie de ceux qui se livrent au sport national qui consiste à dénigrer une des plus belles entreprises françaises, une de celles qui créent le plus d'emplois et une de celles qui apporte le plus de richesse à la France" (François Fillon).

"On crie haro sur les profits de Total. Mais heureusement qu'ils en font, on n'est pas Besancenot" (Brice Hortefeux).

Par ailleurs, dans l'usine de Clairoix (Oise) du groupe Continental, les salariés avaient accepté en 2007 de travailler plus pour préserver leur emploi. Aujourd'hui, on annonce que l'usine ferme. 1100 emplois menacés, plus les emplois indirects (sous-traitance).

11.3.09

Vox populi ?

Selon Le Point, "Le chanteur Gilbert Montagné et l'ex-judoka David Douillet devraient intégrer la nouvelle direction de l'UMP"

Le journal rappelle que "Les deux nouvelles recrues du parti majoritaire ont notamment participé au dernier meeting de campagne parisien du 29 avril 2007, où de très nombreux "people" sont venus soutenir Nicolas Sarkozy, comme Enrico Macias, Carlos, Henri Salvador, Faudel, Rika Zaraï, Paul-Loup Sulitzer, Christian Clavier, Charlotte Rampling, Véronique Genest, Jean Reno, Michou, Arthur, Jean-Marie Bigard, les frères Bogdanoff, Alain Prost ou Henri Leconte."

Que du très bon donc. Rendez-vous compte: Sulitzer & Bigard!
Un concentré de talents.
Avec une mention spéciale pour les frères Bogdanov, docteurs en charlatanerie.

Montagné revendique l'appellation "people" ("ce terme ne me gêne pas").
Is Liberty leading the People ?
... Is France a People's Republic?



Petit jeu
: parmi les artistes dessinés, un seul n'a pas soutenu la campagne de Nicolas Sarkozy. Sauras-tu le reconnaître?

3.3.09

Dans les griffes de l'"Intelligence"

La CIA a détruit quatre-vingt-douze enregistrements vidéo d'interrogatoires "antiterroristes". C'est ce qu'a révélé lundi 2 mars 2009 Lev Dassin, procureur du gouvernement américain, dans une lettre adressée au juge chargé du dossier.

Par ailleurs, Binyam Mohamed, ex-résident britannique, est arrivé lundi 23 février en début d'après-midi au Royaume-Uni après plus de quatre ans passés au camp de Guantanamo et a été remis en liberté sans inculpation en début de soirée après avoir été interrogé par la police, a annoncé Scotland Yard. La procédure est close. Aucune charge ne pèse contre lui.
"J'ai vécu une expérience que je n'aurais jamais pu imaginer dans mes pires cauchemars (...). Il est toujours difficile pour moi d'imaginer que j'ai été enlevé, transporté d'un pays à un autre, et torturé de façon médiévale, tout cela étant orchestré par les Etats-Unis"

18.2.09

Les eaux froides du calcul égoïste

Ce panneau a été installé à l'entrée d'une gare, dans le nord de l'Angleterre:


Selon Le Monde, "Le but est d'empêcher les voyageurs se faisant déposer en voiture devant la gare de se livrer à des adieux trop longs et trop démonstratifs. Le dépose-minute serait encombré de voitures par leur faute, et les au revoir langoureux perturberaient le bon fonctionnement du lieu. C'est du moins ce qu'estime Virgin rail, à l'origine de la rénovation de la gare, dont il a cherché à optimiser l'efficacité. Cette opération pourrait également être commerciale : l'entreprise a invité les personnes désireuses de réellement prendre le temps de se quitter à garer leur voiture au parking".

2.2.09

Christine "tout va bien" Lagarde


17 août 2007, conférence de presse
«L’économie française repose sur des fondamentaux qui sont solides [...] Je ne conçois pas aujourd'hui de contamination à l'économie mondiale»

17 août 2007, dans Le Parisien

«Ce n'est pas un krach [...] Nous assistons aujourd'hui à un ajustement [...] une correction financière, certes brutale mais prévisible»

5 novembre 2007 sur Europe 1

«La crise de l'immobilier et la crise financière ne semblent pas avoir d'effet sur l'économie réelle américaine. Il n'y a pas de raisons de penser qu'on aura un effet sur l'économie réelle française»

18 décembre 2007, sur France-Inter

«Nous aurons certainement des effets collatéraux, à mon sens mesurés. [Il est] largement excessif de conclure que nous sommes à la veille d'une grande crise économique»

22 janvier 2008, sur Europe 1
«[Un krach?] Il faut éviter les mots spectres, les mots angoisse comme ça [...] Je crois qu'on a observé une correction brutale sur les marchés asiatiques, européens dans la foulée»

10 février 2008, au G7 au Japon
«Nous ne prévoyons pas de récession dans le cas de l'Europe»

11 février 2008, dans Le Figaro
«Si les États-Unis devaient éviter la récession, leur croissance sera toutefois très faible. L'Europe sera elle aussi touchée».

26 mars 2008, conférence de presse

«L'environnement international est difficile […] La volatilité actuelle des taux de change et le niveau du dollar sont un risque pour notre croissance»

1er juillet 2008, dans Le Figaro
A l'orée de la présidence française de l'UE, Lagarde veut rester comme le ministre français ayant permis à l'Europe «d'éviter la crise financière d'après»

15 septembre 2008, sur Europe 1
«L'ensemble des autorités bancaires, le Trésor, les banques centrales se sont concertées pendant plusieurs jours, les mécanismes sont en place, il n'y a pas panique à bord»

16 septembre 2008, conférence de presse
«[La crise aura] des effets sur l'emploi et sur le chômage [pour l’heure] ni avérés ni chiffrables»

20 septembre 2008, conférence de presse

«Le gros risque systémique qui était craint par les places financières et qui les a amenées à beaucoup baisser au cours des derniers jours est derrière nous»

Aujourd'hui Christine Lagarde explique que la situation au 4e trimestre 2008 constitue du "jamais vu", évoquant un "effondrement de la production industrielle, surtout en novembre et décembre". "Je serais très étonnée qu'on ait une croissance positive en 2009" dit-elle.
A Davos, elle a reconnu que la crise risque de provoquer “des troubles sociaux”.

Et l'on apprend dans Le Monde que "M. Sarkozy est ressorti très préoccupé de sa conversation téléphonique avec Barack Obama, lundi 26 janvier. Le lendemain, devant les leaders de la droite, il a expliqué que la crise bancaire américaine en était plus à ses débuts qu'à sa fin."(31-01-09).

24.1.09

Heureux mais inférieur ?

"Comme je suis heureux, je ne vois pas pourquoi il faudrait que je cache mon homosexualité": c'est par ces paroles pleines de sagesse que Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement et membre de l'UMP, a rendu publique son homosexualité.

Mais j'aimerais bien savoir ce que Karoutchi pense des propos du député UMP Christian Vanneste, qui avait affirmé en 2005, dans la presse régionale, que l'homosexualité est «inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité ».
Et surtout: que pense Karoutchi du fait que son parti (l'UMP) tolère de tels propos? Sarkozy avait dit au Figaro que Vanneste ne serait "pas réinvesti aux législatives" de 2007. Il fut pourtant bien le candidat UMP dans la 10e circonscription du Nord...

16.1.09

Gaza: les médecins occidentaux témoignent (2)

Harald Veen Fresed, médecin, a vécu l'enfer de l'hôpital Chifa à Gaza
LEMONDE.FR | 16.01.09 | 11h05 • Mis à jour le 16.01.09 | 11h05
Jérusalem, correspondant

arald Veen Fresed vient de passer une semaine à l'hôpital Chifa, dans la ville de Gaza. Ce chirurgien hollandais est épuisé. Envoyé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce spécialiste des opérations abdominales a du mal à cacher son émotion après ce qu'il appelle "une véritable tragédie". Pourtant habitué aux guerres et aux situations de détresse – tout particulièrement dans les conflits africains –, il revient bouleversé par ce qu'il a vu.

Pendant huit jours, sans discontinuer, le médecin a vécu toutes les horreurs. "Des membres mutilés, des cervelles qui sortaient, des tripes à l'air, des blessés qui mouraient après s'être vidés de leur sang. L'afflux était énorme. Il était difficile de faire face. On parait au plus pressé, choisissant ceux que l'on pouvait sauver, délaissant ceux pour qui c'était trop tard."

Harald Veen Fresed explique que trois équipes de quinze médecins se relaient tour à tour, toutes les vingt-quatre heures, pour faire face à un afflux continuel de blessés. "A tel point que l'on peut à peine bouger et qu'il faut soigner au plus vite pour absorber ce trop-plein."

Le médecin rend hommage à la compétence et au dévouement des docteurs palestiniens. Il y a des médicaments, mais il n'y a pas suffisamment de matériels, ni de place dans les salles ou à la morgue. Les cas les plus graves sont expédiés en Egypte par Rafah. "Je peux vous dire que le chiffre de plus de 1 000 morts est certainement inférieur à la réalité. On croit déjà avoir tout vu, être bien préparé pour affronter l'inaffrontable. Eh bien je peux vous assurer que ce fut une véritable épreuve."

Grand, blond, filiforme, pesant ses mots, Harald explique que le plus dur fut d'assister "aux drames personnels". "Aux parents, aux familles effondrées face à la mort et à la souffrance. Vous assistez, impuissant, en silence, à ces tragédies. Certains voulaient suivre les blessés jusque dans la salle d'opération de peur de ne plus jamais les revoir vivants. Beaucoup avaient des blessures énormes provoquées par des éclats et je me demandais comment ils pouvaient encore survivre. On dit toujours que la guerre est horrible mais l'on ne peut pas s'imaginer ce que c'est, car l'on n'en voit qu'une partie."

"UN GRAND TROU DANS LE DOS"

Pour Harald, il y a tous ces morts mais il y a surtout tous ceux qui sont amputés, paraplégiques, aveugles. "La guerre ne s'arrête pas avec le cessez-le-feu. Pour beaucoup, elle dure pendant des années, toute la vie." Une chose est sûre pour lui : "J'étais content d'être là. Je me considère comme un privilégié d'avoir pu de façon infinitésimale apporter une aide."

Après être intervenu pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, il avait décidé d'arrêter pendant deux ans pour en digérer l'horreur. Puis, il est reparti. Et chaque fois que le CICR l'appelle, il reprend sa valise juste pour faire ce qu'il appelle "une petite différence". "Ce qui est important, c'est d'être là." Il se défend d'être un idéaliste. Il en a beaucoup trop vu pour cela. Cela ne l'empêche pas de faire des cauchemars, de revivre des scènes.

Lorsqu'il a quitté Gaza, ce ne fut pas facile, car il a eu le désagréable sentiment "d'abandonner" ses collègues d'une semaine. Harald est allé retrouver sa petite fille de 3 ans. Le même âge que celle qu'il a vue arriver à l'hôpital Chifa, l'air intact, les yeux grands ouverts. Lorsqu'il l'a retournée, elle avait "un grand trou dans le dos". Plus jamais, elle ne remarchera.

Michel Bôle-Richard

Gaza: les médecins occidentaux témoignent (1)

Il y a enfin de bons articles du Monde sur les crimes perpétrés à Gaza. Premier épisode...

Deux médecins norvégiens présents à Gaza affirment avoir "vu des victimes d'un nouveau type d'armes, les DIME"
LE MONDE | 12.01.09 | 13h56
AL-ARISH (Egypte) ENVOYÉE SPÉCIALE

es blessés d'un type nouveau - adultes et enfants dont les jambes ne sont plus que des trognons brûlés et sanguinolents - ont été montrés ces derniers jours par les télévisions arabes émettant de Gaza.Dimanche 11 janvier, ce sont deux médecins norvégiens, seuls Occidentaux présents dans l'hôpital de la ville, qui en ont témoigné.

Les docteurs Mads Gilbert et Erik Fosse, qui interviennent dans la région depuis une vingtaine d'années avec l'organisation non gouvernementale (ONG) norvégienne Norwac, ont pu sortir du territoire la veille, avec quinze blessés graves, par la frontière avec l'Egypte. Non sans ultimes obstacles : "Il y a trois jours, notre convoi, pourtant mené par le Comité international de la Croix-Rouge, a dû rebrousser chemin avant d'arriver à Khan Younès, où des chars ont tiré pour nous stopper", ont-ils dit aux journalistes présents à Al-Arish.

Deux jours plus tard, le convoi est passé, mais les médecins, et l'ambassadeur de Norvège venu les accueillir, ont été bloqués toute la nuit "pour des raisons bureaucratiques" à l'intérieur du terminal frontalier égyptien de Rafah, entrouvert pour des missions sanitaires seulement. Cette nuit-là, des vitres et un plafond du terminal furent cassés par le souffle d'une des bombes lâchées à proximité.

"A l'hôpital Al-Chifa, de Gaza, nous n'avons pas vu de brûlures au phosphore, ni de blessés par bombes à sous-munitions. Mais nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d'armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l'acronyme DIME - pour Dense Inert Metal Explosive", ont déclaré les médecins.
Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d'explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres. "A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Nous n'avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d'amputés. Il y a eu des cas semblables au Liban sud en 2006 et nous en avons vu à Gaza la même année, durant l'opération israélienne "Pluie d'été". Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes", ont-ils expliqué.

Un médecin palestinien interrogé, dimanche, par Al-Jazira, a parlé de son impuissance dans ces cas : "Ils n'ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire." Selon la première équipe de médecins arabes autorisée à entrer dans le territoire, arrivée vendredi par le sud à l'hôpital de Khan Younès, celui-ci a accueilli "des dizaines" de cas de ce type.
Les médecins norvégiens, eux, se sont trouvés obligés, ont-ils dit, de témoigner de ce qu'ils ont vu, en l'absence à Gaza de tout autre représentant du "monde occidental" - médecin ou journaliste : "Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu'au XXIe siècle, on puisse enfermer 1,5 million de personnes et en faire tout ce qu'on veut en les appelant terroristes ?"

Arrivés au quatrième jour de la guerre à l'hôpital Al-Chifa qu'ils ont connu avant et après le blocus, ils ont trouvé un bâtiment et de l'équipement "au bout du rouleau", un personnel déjà épuisé, des mourants partout. Le matériel qu'ils avaient préparé reste bloqué au passage d'Erez.
"Quand cinquante blessés arrivent d'un coup aux urgences, le meilleur hôpital d'Oslo serait à la peine, racontent-ils. Ici, les bombes pouvaient tomber à dix par minute." Des vitres de l'hôpital ont été soufflées par la destruction de la mosquée voisine. "Lors de certaines alertes, le personnel doit se réfugier dans les corridors. Leur courage est incroyable. poursuivent-ils. Ils peuvent dormir deux à trois heures par jour. La plupart ont des victimes parmi leurs proches, ils entendent à la radio interne la litanie des nouveaux lieux attaqués, parfois là où se trouve leur famille, mais doivent rester travailler... Le matin de notre départ, en arrivant aux urgences, j'ai demandé comment s'était passée la nuit. Une infirmière a souri. Et puis a fondu en larmes." A ce moment de son récit, la voix du docteur Gilbert vacille. "Vous voyez, se reprend-il en souriant calmement, moi aussi..."

Sophie Shihab
Article paru dans l'édition du 13.01.09

14.1.09

Torture à Guantanamo

Obama a annoncé, lors d'un entretien le 11 janvier sur la chaîne ABC, que la fermeture du camp de détention de Guantanamo prendrait davantage de temps que les cent premiers jours de sa présidence.
Selon la direction de la prison, sur environ 205 détenus, "il y a quarante-deux grévistes de la faim, dont trente et un" sont nourris de liquide protéiné qu'on leur injecte par le nez.

La responsable américaine des procès de Guantanamo, Susan J. Crawford, a reconnu dans un entretien publié, mercredi 14 janvier, dans le Washington Post, que les Etats-Unis avaient utilisé la torture contre un détenu saoudien. "Nous avons torturé Qahtani", a-t-elle affirmé, précisant qu'elle renverrait son cas devant la justice. Suspecté d'être l'éventuel vingtième pirate des attentats du 11 septembre 2001, Mohammed Al-Qahtani, 30 ans, est détenu à Guantanamo depuis janvier 2002.
Il a été soumis à un régime d'isolement prolongé, de privation de sommeil, de nudité et d'exposition prolongée au froid, le laissant "dans un état qui menaçait sa vie", a indiqué Susan Crawford. "Les techniques utilisées étaient toutes autorisées mais la façon dont elles ont été appliquées était trop agressive et trop prolongée (...). C'était injurieux et inapproprié. Et coercitif. Clairement coercitif. C'est cet impact médical qui m'a conduite" à parler de torture, a-t-elle précisé. Qahtani a été interrogé durant plus de cinquante jours, de novembre 2002 à janvier 2003 et maintenu à l'isolement jusqu'en avril de la même année.

5.1.09

Enfants de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine

Gaza, 1.5 millions d'habitants bombardés et assaillis par des chars.
Tsahal empêche les journalistes d'y pénétrer.
Que sait-on au juste sur ce qui s'y déroule?

On sait que tôt ce matin, cinq enfants ont été assassinés à Gaza. Trois d'entre eux ont été tués par l'obus d'un char dans le quartier de Zeitoun et deux autres dans un bombardement de la marine israélienne contre le camp de réfugiés de Chati.

On sait que désormais 80% de la population de Gaza dépend de l'aide humanitaire (source: Office de coordination pour les affaires humanitaires de l'ONU).

On sait que "75% de l'électricité a été coupée car sept des douze lignes ont été endommagées par les bombardements, plus de 500 000 personnes n'ont pas accès à l'eau courante, les égouts se répandent dans les rues, il n'y a pas eu de livraisons de fioul depuis le 27 décembre, tout le système d'approvisionnement (eau, électricité, égouts) est sur le point de s'effondrer" (association israëlienne Gisha)

On sait que 90 % des lignes téléphoniques sont coupées.

On sait que l'UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) a fermé 4 de ses 18 centres de soins et que pour la deuxième journée consécutive, les autorités israéliennes n'ont pas permis à une équipe médicale du Comité international de la Croix Rouge (CICR) de se rendre à Gaza pour venir en aide aux médecins débordés.

On sait que le Times a photographié des bombardements au phosphore. On sait qu'à Fallouja aussi ces bombes ne devaient servir qu'à l'éclairage... et qu'elles ont brûlé des civils. Tout ce qui est mis en lumière par ces armes chimiques c'est l'hypocrisie coloniale qui déborde allègrement du masque démocratique...

On sait aussi que les militaires israéliens visent les Ministères, les Universités afin d'atomiser la société palestinienne.

On sait que les blessés crèvent sur place, parce que les ambulances ne peuvent plus intervenir.

MANIFESTATION samedi 10 janvier pour exiger la fin de l'offensive et le retrait de Tsahal!

Samedi 27/12, premiers bombardements: 500 manifestants à Paris
Mardi 30/12, chacun a pu s'informer sur ce qui se passe à Gaza: 4000 manifestants à Paris.
Samedi 3 janvier, on commence à s'organiser: 25 000 manifestants à Paris (15 000 à Marseille!)
Samedi 10 janvier, soyons encore plus nombreux...