13.10.09

Une restauration moderne

"Ce qui compte, c'est les résultats" a dit récemment François Fillon. Et je suis à peu près certain que Sarkozy a déjà employé ces mots.
Depuis le 1er juillet 2009, le taux de la TVA sur la restauration est fixé à 5,5 % contre 19,6 % précédemment. Pour quels résultats?

Le premier résultat c'est un cadeau pour les patrons de la restauration, non? Allons, vous avez l'esprit polémique: les restaurateurs ont pris des "engagements" au sujet des prix, de l'emploi, et des salaires. Ils ont même consigné ça le 28 avril dernier dans un "Contrat d'Avenir". Selon le Ministère de l'Economie:

"Grâce à ce contrat, la baisse de la TVA bénéficiera véritablement à tous les acteurs du monde de la restauration :
– aux consommateurs, grâce la répercussion de la baisse de la TVA sur les prix ;
– aux salariés, avec la création de 40 000 emplois en deux ans et l’amélioration de la situation des salariés ;
– aux restaurateurs eux mêmes à travers une augmentation de leur capacité d’investissements pour accompagner l’effort de modernisation de la restauration.

L’État s’assura du respect des engagements."

Qu'en est-il?

- Les prix ont à peine fléchi. -1,3% en juillet, -0,2% en aout et -0% en septembre. Les patrons s'étaient pourtant "engagés" à réduire les prix de 11,8% sur au moins 7 produits. Bref, "ce n'est pas un résultat extraordinaire" doit admettre le Secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli

- 40 000 emplois promis. "En retenant une hypothèse de deux tiers de la baisse du taux répercutés dans les prix, seuls 6.000 emplois pourraient être créés à long terme" (Rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires). Soit une aide de 330 000 euros par emploi créé...

- Enfin, on apprend que "sur les salaires, les négociations sont au point mort." (AFP/LeMonde)

Mais on ne doute pas que tout ceci constitue "l’effort de modernisation de la restauration"