24.1.09

Heureux mais inférieur ?

"Comme je suis heureux, je ne vois pas pourquoi il faudrait que je cache mon homosexualité": c'est par ces paroles pleines de sagesse que Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement et membre de l'UMP, a rendu publique son homosexualité.

Mais j'aimerais bien savoir ce que Karoutchi pense des propos du député UMP Christian Vanneste, qui avait affirmé en 2005, dans la presse régionale, que l'homosexualité est «inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité ».
Et surtout: que pense Karoutchi du fait que son parti (l'UMP) tolère de tels propos? Sarkozy avait dit au Figaro que Vanneste ne serait "pas réinvesti aux législatives" de 2007. Il fut pourtant bien le candidat UMP dans la 10e circonscription du Nord...

16.1.09

Gaza: les médecins occidentaux témoignent (2)

Harald Veen Fresed, médecin, a vécu l'enfer de l'hôpital Chifa à Gaza
LEMONDE.FR | 16.01.09 | 11h05 • Mis à jour le 16.01.09 | 11h05
Jérusalem, correspondant

arald Veen Fresed vient de passer une semaine à l'hôpital Chifa, dans la ville de Gaza. Ce chirurgien hollandais est épuisé. Envoyé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce spécialiste des opérations abdominales a du mal à cacher son émotion après ce qu'il appelle "une véritable tragédie". Pourtant habitué aux guerres et aux situations de détresse – tout particulièrement dans les conflits africains –, il revient bouleversé par ce qu'il a vu.

Pendant huit jours, sans discontinuer, le médecin a vécu toutes les horreurs. "Des membres mutilés, des cervelles qui sortaient, des tripes à l'air, des blessés qui mouraient après s'être vidés de leur sang. L'afflux était énorme. Il était difficile de faire face. On parait au plus pressé, choisissant ceux que l'on pouvait sauver, délaissant ceux pour qui c'était trop tard."

Harald Veen Fresed explique que trois équipes de quinze médecins se relaient tour à tour, toutes les vingt-quatre heures, pour faire face à un afflux continuel de blessés. "A tel point que l'on peut à peine bouger et qu'il faut soigner au plus vite pour absorber ce trop-plein."

Le médecin rend hommage à la compétence et au dévouement des docteurs palestiniens. Il y a des médicaments, mais il n'y a pas suffisamment de matériels, ni de place dans les salles ou à la morgue. Les cas les plus graves sont expédiés en Egypte par Rafah. "Je peux vous dire que le chiffre de plus de 1 000 morts est certainement inférieur à la réalité. On croit déjà avoir tout vu, être bien préparé pour affronter l'inaffrontable. Eh bien je peux vous assurer que ce fut une véritable épreuve."

Grand, blond, filiforme, pesant ses mots, Harald explique que le plus dur fut d'assister "aux drames personnels". "Aux parents, aux familles effondrées face à la mort et à la souffrance. Vous assistez, impuissant, en silence, à ces tragédies. Certains voulaient suivre les blessés jusque dans la salle d'opération de peur de ne plus jamais les revoir vivants. Beaucoup avaient des blessures énormes provoquées par des éclats et je me demandais comment ils pouvaient encore survivre. On dit toujours que la guerre est horrible mais l'on ne peut pas s'imaginer ce que c'est, car l'on n'en voit qu'une partie."

"UN GRAND TROU DANS LE DOS"

Pour Harald, il y a tous ces morts mais il y a surtout tous ceux qui sont amputés, paraplégiques, aveugles. "La guerre ne s'arrête pas avec le cessez-le-feu. Pour beaucoup, elle dure pendant des années, toute la vie." Une chose est sûre pour lui : "J'étais content d'être là. Je me considère comme un privilégié d'avoir pu de façon infinitésimale apporter une aide."

Après être intervenu pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, il avait décidé d'arrêter pendant deux ans pour en digérer l'horreur. Puis, il est reparti. Et chaque fois que le CICR l'appelle, il reprend sa valise juste pour faire ce qu'il appelle "une petite différence". "Ce qui est important, c'est d'être là." Il se défend d'être un idéaliste. Il en a beaucoup trop vu pour cela. Cela ne l'empêche pas de faire des cauchemars, de revivre des scènes.

Lorsqu'il a quitté Gaza, ce ne fut pas facile, car il a eu le désagréable sentiment "d'abandonner" ses collègues d'une semaine. Harald est allé retrouver sa petite fille de 3 ans. Le même âge que celle qu'il a vue arriver à l'hôpital Chifa, l'air intact, les yeux grands ouverts. Lorsqu'il l'a retournée, elle avait "un grand trou dans le dos". Plus jamais, elle ne remarchera.

Michel Bôle-Richard

Gaza: les médecins occidentaux témoignent (1)

Il y a enfin de bons articles du Monde sur les crimes perpétrés à Gaza. Premier épisode...

Deux médecins norvégiens présents à Gaza affirment avoir "vu des victimes d'un nouveau type d'armes, les DIME"
LE MONDE | 12.01.09 | 13h56
AL-ARISH (Egypte) ENVOYÉE SPÉCIALE

es blessés d'un type nouveau - adultes et enfants dont les jambes ne sont plus que des trognons brûlés et sanguinolents - ont été montrés ces derniers jours par les télévisions arabes émettant de Gaza.Dimanche 11 janvier, ce sont deux médecins norvégiens, seuls Occidentaux présents dans l'hôpital de la ville, qui en ont témoigné.

Les docteurs Mads Gilbert et Erik Fosse, qui interviennent dans la région depuis une vingtaine d'années avec l'organisation non gouvernementale (ONG) norvégienne Norwac, ont pu sortir du territoire la veille, avec quinze blessés graves, par la frontière avec l'Egypte. Non sans ultimes obstacles : "Il y a trois jours, notre convoi, pourtant mené par le Comité international de la Croix-Rouge, a dû rebrousser chemin avant d'arriver à Khan Younès, où des chars ont tiré pour nous stopper", ont-ils dit aux journalistes présents à Al-Arish.

Deux jours plus tard, le convoi est passé, mais les médecins, et l'ambassadeur de Norvège venu les accueillir, ont été bloqués toute la nuit "pour des raisons bureaucratiques" à l'intérieur du terminal frontalier égyptien de Rafah, entrouvert pour des missions sanitaires seulement. Cette nuit-là, des vitres et un plafond du terminal furent cassés par le souffle d'une des bombes lâchées à proximité.

"A l'hôpital Al-Chifa, de Gaza, nous n'avons pas vu de brûlures au phosphore, ni de blessés par bombes à sous-munitions. Mais nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d'armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l'acronyme DIME - pour Dense Inert Metal Explosive", ont déclaré les médecins.
Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d'explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres. "A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Nous n'avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d'amputés. Il y a eu des cas semblables au Liban sud en 2006 et nous en avons vu à Gaza la même année, durant l'opération israélienne "Pluie d'été". Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes", ont-ils expliqué.

Un médecin palestinien interrogé, dimanche, par Al-Jazira, a parlé de son impuissance dans ces cas : "Ils n'ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire." Selon la première équipe de médecins arabes autorisée à entrer dans le territoire, arrivée vendredi par le sud à l'hôpital de Khan Younès, celui-ci a accueilli "des dizaines" de cas de ce type.
Les médecins norvégiens, eux, se sont trouvés obligés, ont-ils dit, de témoigner de ce qu'ils ont vu, en l'absence à Gaza de tout autre représentant du "monde occidental" - médecin ou journaliste : "Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu'au XXIe siècle, on puisse enfermer 1,5 million de personnes et en faire tout ce qu'on veut en les appelant terroristes ?"

Arrivés au quatrième jour de la guerre à l'hôpital Al-Chifa qu'ils ont connu avant et après le blocus, ils ont trouvé un bâtiment et de l'équipement "au bout du rouleau", un personnel déjà épuisé, des mourants partout. Le matériel qu'ils avaient préparé reste bloqué au passage d'Erez.
"Quand cinquante blessés arrivent d'un coup aux urgences, le meilleur hôpital d'Oslo serait à la peine, racontent-ils. Ici, les bombes pouvaient tomber à dix par minute." Des vitres de l'hôpital ont été soufflées par la destruction de la mosquée voisine. "Lors de certaines alertes, le personnel doit se réfugier dans les corridors. Leur courage est incroyable. poursuivent-ils. Ils peuvent dormir deux à trois heures par jour. La plupart ont des victimes parmi leurs proches, ils entendent à la radio interne la litanie des nouveaux lieux attaqués, parfois là où se trouve leur famille, mais doivent rester travailler... Le matin de notre départ, en arrivant aux urgences, j'ai demandé comment s'était passée la nuit. Une infirmière a souri. Et puis a fondu en larmes." A ce moment de son récit, la voix du docteur Gilbert vacille. "Vous voyez, se reprend-il en souriant calmement, moi aussi..."

Sophie Shihab
Article paru dans l'édition du 13.01.09

14.1.09

Torture à Guantanamo

Obama a annoncé, lors d'un entretien le 11 janvier sur la chaîne ABC, que la fermeture du camp de détention de Guantanamo prendrait davantage de temps que les cent premiers jours de sa présidence.
Selon la direction de la prison, sur environ 205 détenus, "il y a quarante-deux grévistes de la faim, dont trente et un" sont nourris de liquide protéiné qu'on leur injecte par le nez.

La responsable américaine des procès de Guantanamo, Susan J. Crawford, a reconnu dans un entretien publié, mercredi 14 janvier, dans le Washington Post, que les Etats-Unis avaient utilisé la torture contre un détenu saoudien. "Nous avons torturé Qahtani", a-t-elle affirmé, précisant qu'elle renverrait son cas devant la justice. Suspecté d'être l'éventuel vingtième pirate des attentats du 11 septembre 2001, Mohammed Al-Qahtani, 30 ans, est détenu à Guantanamo depuis janvier 2002.
Il a été soumis à un régime d'isolement prolongé, de privation de sommeil, de nudité et d'exposition prolongée au froid, le laissant "dans un état qui menaçait sa vie", a indiqué Susan Crawford. "Les techniques utilisées étaient toutes autorisées mais la façon dont elles ont été appliquées était trop agressive et trop prolongée (...). C'était injurieux et inapproprié. Et coercitif. Clairement coercitif. C'est cet impact médical qui m'a conduite" à parler de torture, a-t-elle précisé. Qahtani a été interrogé durant plus de cinquante jours, de novembre 2002 à janvier 2003 et maintenu à l'isolement jusqu'en avril de la même année.

5.1.09

Enfants de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine

Gaza, 1.5 millions d'habitants bombardés et assaillis par des chars.
Tsahal empêche les journalistes d'y pénétrer.
Que sait-on au juste sur ce qui s'y déroule?

On sait que tôt ce matin, cinq enfants ont été assassinés à Gaza. Trois d'entre eux ont été tués par l'obus d'un char dans le quartier de Zeitoun et deux autres dans un bombardement de la marine israélienne contre le camp de réfugiés de Chati.

On sait que désormais 80% de la population de Gaza dépend de l'aide humanitaire (source: Office de coordination pour les affaires humanitaires de l'ONU).

On sait que "75% de l'électricité a été coupée car sept des douze lignes ont été endommagées par les bombardements, plus de 500 000 personnes n'ont pas accès à l'eau courante, les égouts se répandent dans les rues, il n'y a pas eu de livraisons de fioul depuis le 27 décembre, tout le système d'approvisionnement (eau, électricité, égouts) est sur le point de s'effondrer" (association israëlienne Gisha)

On sait que 90 % des lignes téléphoniques sont coupées.

On sait que l'UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) a fermé 4 de ses 18 centres de soins et que pour la deuxième journée consécutive, les autorités israéliennes n'ont pas permis à une équipe médicale du Comité international de la Croix Rouge (CICR) de se rendre à Gaza pour venir en aide aux médecins débordés.

On sait que le Times a photographié des bombardements au phosphore. On sait qu'à Fallouja aussi ces bombes ne devaient servir qu'à l'éclairage... et qu'elles ont brûlé des civils. Tout ce qui est mis en lumière par ces armes chimiques c'est l'hypocrisie coloniale qui déborde allègrement du masque démocratique...

On sait aussi que les militaires israéliens visent les Ministères, les Universités afin d'atomiser la société palestinienne.

On sait que les blessés crèvent sur place, parce que les ambulances ne peuvent plus intervenir.

MANIFESTATION samedi 10 janvier pour exiger la fin de l'offensive et le retrait de Tsahal!

Samedi 27/12, premiers bombardements: 500 manifestants à Paris
Mardi 30/12, chacun a pu s'informer sur ce qui se passe à Gaza: 4000 manifestants à Paris.
Samedi 3 janvier, on commence à s'organiser: 25 000 manifestants à Paris (15 000 à Marseille!)
Samedi 10 janvier, soyons encore plus nombreux...