30.12.08

Manifestation mardi 30 décembre 18h

GAZA : ARRETONS LE MASSACRE DU PEUPLE PALESTINIEN!

1million et demi de personnes assiégées affamées, bombardées depuis 18 mois c'est une punition collective et donc un crime de guerre aux termes de la 4e convention de Genève art. 33.

1 million et demi de personnes qui subissent une agression d'une violence sans précédant de l'armée israélienne, c'est encore un crime de guerre!

L'union Européenne a donné le feu vert à Israël pour ce crime en décidant à l'initiative de sa présidence française, et contre le parlement européen, du « rehaussement » du statut des relations Union Européenne -Israël.

Nous, organisations du collectif National pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens, signataires de cet appel, exigeons:
- L'arrêt du massacre
- La levée immédiate et totale du blocus
- La suspension de tout accord d'association entre l'UE et Israël, des sanctions immédiates contre Israël
- La protection de la population de Gaza et de tout le peuple palestinien

Nous appelons à une manifestation Mardi 30 Décembre 18H00 départ à Angle bd Montparnasse / rue de Rennes en direction du Quai d'Orsay

Signataires : Américains contre la Guerre (AAW) France, AFD france, Collectif des Musulmans de France, PCF, CCIPPP, UTIT, FTCR, LCR, NPA, Solidarité tunisienne, Union juive française pour la paix, AJPF, MRAP, AFPS, PDP> France, Ettajdid France, Agir Contre la Guerre (ACG), Association des Marocains de France, ATF, PCOF, Génération Palestine, GUPS, MIR, MIB, Collectif Faty Koumba etc...

28.12.08

Les crimes de Tsahal

L'opération "plomb durci" menée depuis samedi matin par l'armée d'occupation israelienne consiste à bombarder la bande de Gaza.

Dans ce territoire où les vivres et matières premières n'arrivent qu'au compte-goutte, en fonction du bon-vouloir du gouvernement israëlien, les Palestiniens sont littéralement parqués.

La densité de population y est de... 3 800 hab/km² ! (pour donner une idée, celle de la France est de 94 hab/km²)

Le résultat de l'opération "plomb durci"?
271 morts et 620 blessés selon le bilan provisoire des services de secours.

Ci-dessous: des photos des victimes et un extrait du communiqué de l'Union Juive Française pour la Paix




Gaza : la responsabilité directe de la France et de l'Union Européenne
Du blocus à l'assassinat collectif
Bureau National De l'Union Juive Française pour la Paix
27-12-08

" [...] Ce massacre était annoncé, envisagé et commenté ces derniers jours dans la presse israélienne, après la fin de la trêve respectée par le Hamas et rompue sans arrêt par l'armée israélienne. Ce crime a été rendu possible par l'impunité totale accordée à Israël depuis bientôt 9 ans et le soutien actif dont il bénéficie au sein de l'Union Européenne. Il est le résultat direct du «rehaussement de la coopération avec l'UE» imposée par la présidence française contre le vote de report du Parlement Européen.

Depuis maintenant des années, la bande de Gaza subit, avec le soutien complice de l'Union Européenne un siège criminel qui viole délibérément toutes les lois internationales : un million et demi de civils sont prisonniers de l'armée israélienne et privés de tout : de nourriture, de carburant, d'électricité, de médicaments, de matériel scolaire. Moins d'un dixième des camions nécessaires au ravitaillement normal de la population parviennent à passer. L'aéroport et le port ont été détruits avant même d'avoir jamais pu fonctionner. Il est interdit de pêcher. Seuls quelques bateaux affrétés par des militants ont pu forcer le blocus. La population subit une «punition» collective impitoyable pour avoir «mal» voté. La communauté internationale laisse faire, voire encourage ce siège. L'occupant a expulsé Robert Falk, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme de l'ONU.

Il n'y a aucun statu quo possible, aucune perpétuation envisageable de ce siège impitoyable et criminel. Tout peuple assiégé a le droit de résister à l'oppression [...]" (UJFP)

23.12.08

2 dépêches Reuters

16h26: "L'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani, actuellement emprisonné pour trafic d'influence, a bénéficié d'une grâce présidentielle partielle, apprend-on auprès du parquet de Paris"

16h42: "La cour d'appel de Paris a refusé la remise en liberté sous contrôle judiciaire du principal suspect de l'affaire du sabotage des lignes de TGV, Julien Coupat, annonce son avocate"

Outre la peine de trois ans de prison ferme prononcée pour deux dossiers où il a été déclaré coupable de "trafic d'influence par personne dépositaire de l'autorité publique", MARCHIANI est jugé depuis octobre dans le procès des ventes d'armes à l'Angola...

Crève charogne!

Lansana Conté, ancien sergent de l’armée française, est arrivé à la tête de l'Etat de Guinée-Conakry grâce à un putsch militaire en 1984. Il a été "réélu" pendant plus de vingt ans grâce à des scrutins truqués. Sa clique contrôlait les importations de produits de première nécessité (riz, essence...), partageait les gains des exports (bauxite, diamants, or) avec quelques multinationales, et réprimait toute contestation. Par exemple en 2005, 2006 et 2007: des grèves massives contre la misère, la faim, la pénurie. Une répression militaire sanglante. De la torture.
Le PIB/habitant de la Guinée est comparable à celui d'un pays voisin comme le Mali (il est même un peu plus élevé en Guinée). Pour avoir passé quelques semaines de part et d'autre de la frontière, les différences m'ont frappé: ce sentiment de désespoir qui semblait général en Guinée, pas au Mali. Cette présence militaire très prégnante en Guinée, plus discrète au Mali.
Par ailleurs, aucun des musiciens que nous avions rencontrés au Mali n'avait séjourné en prison pour ses chansons. Il en allait autrement en Guinée...
Aujourd'hui Lansana Conté est mort. L'armée demeure inchangée. Que va-t-il se passer en 2009? Meilleurs voeux aux travailleuses et travailleurs de Guinée...

19.12.08

Les mots de l'ordre

Dans un article du Monde intitulé "Un jeune homme tué lors d'une altercation à Paris" (18-12-08) le directeur de cabinet du Préfet de police explique que "deux jeunes, connus des services de police pour des choses pas très graves, en sont venus aux mains" non loin du métro Dupleix (Paris-15e). L'un deux a été poignardé, et décède peu après l'arrivée de la police.

Le Monde explique alors que les déclarations du directeur de cabinet contredisent les premières informations qui évoquaient une rixe entre bandes rivales. Le Monde ne dispose visiblement que des infos de l'AFP ; l'article n'est d'ailleurs pas signé et porte (comme souvent) la mention "avec AFP".
A la fin de l'article on peut lire:
"Selon le député-maire du 15e arrondissement, Philippe Goujon (UMP), un renfort de vingt policiers dans le secteur avait été demandé et obtenu dès le début de la semaine dans ce secteur qui sera bientôt équipé d'un dispositif de vidéoprotection"

Vidéoprotection?!
C'est quoi?!

Un mot pour faire croire que la "vidéo" permet de protéger, c'est-à-dire de réduire les dommages causés par les actes malveillants.
Ce qui est parfaitement absurde (que l'on soit pour on contre la présence des caméras)
Quand on est honnête, on utilise le terme de "Vidéo-surveillance", qui indique seulement que des zones vont être surveillées à l'aide de dispositifs vidéo. Sans préjuger de l'efficacité de ces dispositifs pour dissuader (même si elle était efficace, cette dissuasion reléverait de la "prévention" des actes malveillants, et non de la "protection"...).

Vérification faite dans d'autres journaux (par exemple Libération), c'est le député-maire du XVe Philippe Goujon (UMP), qui a déclaré à l'AFP que ce secteur sera bientôt équipé «d’un dispositif de vidéoprotection ».
Conclusion: 1/ les journaux ne critiquent pas le vocabulaire distillé par le pouvoir 2/ quand Le Monde cite l'AFP qui cite un Maire UMP, Le Monde devrait au moins faire usage des guillemets...
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Sur l'inefficacité de la vidéosurveillance, lire cet article de Rue89 et l'article de Eric Heilman dans La frénésie sécuritaire, ouvrage coordonné par Laurent Mucchielli.

15.12.08

Travailleurs de tous les pays...

Premier Dialogue

Le décor: en France, de nombreuses entreprises licencient. Automobile, banque, bâtiment, industrie pharmaceutique... Officiellement, un peu plus de 2 millions de travailleurs sont au chômage. Et les mauvaises nouvelles se multiplient un peu partout.
La scène se passe dans le salon de Jacques Marseille, qui regarde à la télévision un reportage sur Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, où Texas Instrument France menace de supprimer de 202 à 306 postes. Soudain un personnage encagoulé surgit dans le salon.


Le personnage encagoulé: "Il est à redouter que dans "l'univers impitoyable" de la firme de Dallas, on profite de ce contexte de crise mondiale pour opérer des licenciements massifs afin de conserver les taux de rendement pour les actionnaires"

Jacques Marseille: "Quoi? Quelle est donc la vermine gauchiste qui débarque dans ma demeure et nous ressort sa pseudo-analyse paléo-marxiste ? Si les entreprises licencient c'est tout simplement parce qu'elles doivent reconstituer leurs MARGES dans un contexte où les CHARGES sont excessivement lourdes! Encore un enseignant chevelu qui se croit autorisé à commenter l'actualité ?"

Le personnage encagoulé: "[s'adressant à voix basse au public] il me faut répondre à la question que Jacques Marseille, qui est très autorisé à commenter l'actualité, qui est enseignant mais qui n'est certes pas chevelu, m'a si gentiment posée. [il poursuit en se tournant vers Jacques] Et bien non, je ne suis pas enseignant! Je suis Luca!"

Jacques Marseille: "Luca, Erri de Luca, l'écrivain italien? Ça ne m'étonne pas: tu étais ouvrier et tu faisais partie des dirigeants de Lotta Continua! Si la France est infestée d'anarcho-autonomes c'est parce qu'elle a subi l'influence pernicieuse de ton engeance. Saleté de terroriste-spaghetti! Tu..."

Le personnage encagoulé: "Du calme Jacques. Il me semble qu'il y a une petite méprise au sujet de mon identité. Je suis Luca... Lionnel Luca [il enlève sa cagoule]. Je ne suis pas né à Naples mais à Boulogne, dans les Hauts-de-seine, comme Jean-François Coppé. Je ne suis ni ouvrier ni écrivain mais député... UMP. Et je tiens à préciser que je suis pour la peine de mort, comme Jean-Marie Le Pen." Les deux hommes commencent à s'entretuer et le rideau tombe.


Deuxième dialogue


Décor. La crise est mondiale. Le "village global" vacille... La scène se passe en Chine, engagée depuis une vingtaine d'années dans la transition capitaliste. Dans un bureau luxueux mais très sombre, on distingue la silhouette d'un homme assis. Au mur, on aperçoit un portrait du Président-de-la-République-Populaire-de-Chine et secrétaire-général-du-PCC (alias Hu-Jintao, ou deux-en-un).

L'homme assis: "La pression sur l'emploi est énorme, le risque social est aussi dangereux pour la Chine que le choc financier l'est pour le reste du monde"

Le portrait: "Quel satané agitateur attise ainsi la colère des mingong [paysans migrants devenus ouvriers] ? Quel est le nom de ce crapaud dégénéré?"

L'homme assis: "je suis Dong Tao, analyste pour le Crédit Suisse à Hong Kong".

Le portrait fronce les sourcils, puis regarde longuement le public. Il reste silencieux et semble désemparé. Le rideau tombe.

26.11.08

Dangereuse Mary Poppins (suite)

Automne 2008

La crise
Les licenciements

Suite aux réformes de ces derniers mois, les mauvais coups pleuvent sur la majorité de la population. Même les cadres ont vu leur temps de travail augmenter.

D'autres saloperies se préparent. La loi Bachelot sur les hôpitaux ça risque d'être violent. Le changement de statut de la Poste et la concurrence sur les livrets A c'est un peu surréaliste.

Et un tribunal vient de coller une amende au DAL parce que, vous comprenez, mettre des tentes pour SDF, c'est un peu comme laisser traîner des ordures.

Mais Ségolène Royal l'assure : "2012, c'est bientôt. 2012, c'est demain."

Ouf, on est rassurés...

29.10.08

Dangereuse Mary Poppins

Le 24 mars 2007 Ségolène Royal déclarait: « Le fonds de réserve des retraites est une sorte de 'fonds de pension collectif', et c’est la manière dont j’envisage le financement des retraites aujourd’hui ».
Et c'est, bien sûr, le merveilleux Journal des Finances qu'elle avait choisi pour faire cette merveilleuse annonce (elle y expliquait aussi: "je veux favoriser l’actionnariat salarié")

Comme le notait à l'époque Frédéric Lordon, "il y a une économie politique de la financiarisation et le développement de fonds de pension – collectifs ou individuels, ceci n’y change rien – lui fait connaître un changement de régime dont la propriété principale a pour nom : irréversibilité. En son état actuel, si la finance actionnariale fait subir au salariat les effarantes contraintes qu’on sait, au moins tout espoir de la combattre n’est-il pas complètement perdu. Or le paysage stratégique de la libéralisation financière change du tout au tout lorsque le salariat s’y trouve lui-même directement impliqué, comme c’est le cas dès lors qu’une part croissante de son épargne, et notamment la plus sensible, l’épargne-retraite, se trouve propulsée sur les marchés et, de fait, mêlée aux intérêts du capital actionnarial."



N'ayant pas été élue à la Présidence de la République, Mme Royal n'a pu appliquer son programme...

A présent, en plein crise, Mme Royal croit savoir que "Les pseudo-compétents, les super-diplômés, le fin du fin de la finance internationale, tous ceux qui ont conduit le système à sa perte en s’en mettant plein les poches et qui nous ont envoyés dans le mur savaient que le système était devenu fou" (Le Nouvel Observateur 15/10/08)

A présent Mme Royal dénonce dans ses réunions publiques "une caste de financiers irresponsables".

Il faudrait donc lui demander pourquoi elle comptait leur confier les retraites des salariés de ce pays... Mais il y a-t-il un journaliste dans la salle?

24.10.08

"Refonder le capitalisme"


Nicolas Sarkozy, l'homme qui a été élu en se présentant comme celui qui serait le "président du pouvoir d'achat", déclarait dans son discours du 23 octobre :
"Si nous voulons soutenir la consommation, nous ne devons pas le faire en favorisant les importations ou en distribuant du pouvoir d'achat qui n'existe pas." Tant de bêtise condensée dans une si petite phrase...

Il voudrait aussi nous faire croire que ses mesures permettront "que tout redémarre sans rien coûter au contribuable"
Comme disait le Comte, "Il faut que tout change pour que rien ne change"...

21.10.08

Camarades bourgeois, il faut savoir raison garder

Mardi 21/10/08. Le député PS Jean Glavany (proche de Bertrand Delanoë) a déclaré à l'AFP que "se faire entre nous des procès d'intention sur le thème du libéralisme économique a quelque chose de dérisoire".
"Entre nous" désigne l'appareil du P"S" dans la dernière ligne droite avant son Congrès. Si, comme moi, vous la trouvez très droite (la ligne), ce qui suit ne manquera pas de vous étonner.

"Quand j'entends un ancien ministre de l'Economie - qui a été sans doute le plus social-libéral de nous tous (...), il y a huit ans -, laisser entendre que celui qui a municipalisé l'eau à Paris serait trop influencé par le libéralisme, ce serait presque comique si ce n'était pas dérisoire",

Un bon tacle destiné à Fabius (soutien de M. Aubry pour le congrès...). Comme le rappelle Glavany, à l'époque Fabius était celui qui "présentait la baisse des impôts, notamment sur le revenu, comme le nouvel horizon du socialisme, ou qui refusait la fiscalité supplémentaire sur les stock-options".

Mais ce qu'oublie de dire le député PS c'est qu'on ne sait pas quelle forme Delanoe va donner à sa promesse de remunicipaliser la gestion de l'eau à Paris. Ou plutôt on le devine trop bien: une "délégation de service public" (au privé) et non une gestion en régie municipale avec des agents ayant un véritable statut de fonctionnaire.

Glavany ajoute que le PS ne doit pas "céder, dans la crise financière, au 'plus à gauche que moi, tu meurs'". Sans dec? Si c'est pas dans la crise c'est pour quand ? Glavany critique le concours "à celui qui aura la liste la plus longue de mesures anticapitalistes" mais j'en ai pas encore vu une seule...

22.7.08

Ordures ordinaires

Samedi 19 juillet, non loin de Naples, trois soeurs, Cristina (16 ans), Violetta (14 ans) et Diana (9 ans) se rendent à la plage avec leur cousine Manuela (16 ans).

Elles sont là pour vendre des bibelots. Il fait très chaud alors, même si elles ne savent pas vraiment nager, elles décident de se baigner.

Ce jour là, la mer est agitée. Cristina et Violetta s'aventurent plus loin que les deux autres et disparaissent sous une vague.
Manuela et Diana partent immédiatement chercher des secours. Lorsqu'elles reviennent avec de l'aide, la mer a ramené sur la plage les corps sans vie de Cristina et Violetta.

C'est bien triste ces deux enfants mortes noyées.
Il faut néanmoins savoir ce qui s'est passé ensuite.

La police emmène les deux rescapées pour trouver leur famille tandis que quelqu'un pose des serviettes sur les deux petits cadavres.

Et là... des gens s'allongent dans la plus totale indifférence à quelques mètres des corps.
Bain de soleil barbare. Détente absurde. DURANT 3 HEURES.


On a beaucoup parlé des ordures qui s'accumulent dans les rues de Naples. On ferait mieux de parler des ordures qui se prélassent à côté des cadavres d'enfants.

Cristina et Violetta étaient des Roms.
Selon un récent sondage, 2/3 des italiens souhaitent l'expulsion de tous les Roms, même de ceux disposant d'un passeport italien.

Le Maire de Monte di Procida, le bourg le plus proche de la plage, a justifié le comportement des salauds. Vous comprenez, ils se seraient comportés ainsi même si les jeunes filles n'avaient pas été des Roms.
Monsieur le Maire n'a rien compris. Ce qui est abject, c'est l'indifférence face à ces corps encore chauds. Quelle que soit l'origine de ces corps.

S. Berlusconi et R. Marroni (Ministre de l'Intérieur, membre de la Ligue du Nord) avaient promis de ficher tous les Roms. Comme d'habitude il s'agit officiellement de protéger les plus faibles, les mineurs.

Dans les faits, l'administration italienne constitue un fichier selon la "race". Elle prend les empreintes des seuls Roms. Le Parlement européen a qualifié cette mesure de "raciste". Près de Naples, elle est mise en œuvre depuis le 19 juin. Un mois avant la mort des deux enfants.

26.5.08

offre "raisonnable" d'emploi ?

Extrait d'un entretien avec Jacques Freyssinet, président du conseil scientifique du Centre d'étude de l'emploi (le Monde 27/05/08):

Ne doit-on pas inciter les chômeurs à se porter sur les offres d'emploi non pourvues ?

Ces offres d'emploi non pourvues sont de deux ordres. Il y a d'abord des emplois requérant des qualifications spécifiques. Ce n'est pas en sanctionnant les chômeurs que ces offres seront pourvues : il s'agit d'un problème de formation, d'autant que ceux qui restent un certain temps sans emploi sont ceux qui sont le plus en difficulté.

Le deuxième gros volume d'offres vacantes concerne les "bad jobs", comme disent les Anglais, les emplois précaires, mal payés, avec des conditions de travail difficiles. Dans la mesure où le projet isole la sanction de toute mesure positive d'aide au retour à l'emploi, il ne reste que la menace. Si on exerce une pression financière sur les chômeurs, ils seront obligés d'accepter ces emplois espère-t-on. Il s'agit bien du but du gouvernement, qui ne peut être affiché comme tel.

24.4.08

Les mensonges de Brice Hortefeux

Echaudé par l'importante grève des travailleurs sans-papiers et par le soutien dont elle bénéficie, Brice Hortefeux s'évertue, dans une tribune publiée par Le Monde, à présenter la chasse à l'homme comme une "politique juste et efficace".

* "Lorsque 1 800 immigrés clandestins sont morts en 2007 aux portes de l'Europe sur des barques de fortune, victimes de réseaux et de passeurs, faudrait-il rester les bras ballants ? Lorsque des immigrés légaux font l'effort de respecter nos lois et de suivre le parcours d'intégration, faudrait-il n'en tenir aucun compte et ne pas faire de différence avec ceux qui rentrent en France illégalement et y séjournent sans y être autorisés ?
Lorsque les gouvernements des pays d'émigration eux-mêmes nous demandent de ne pas piller leurs forces vives, faudrait-il refuser de les écouter et de gérer les flux migratoires avec eux de manière concertée ? "
Cette succession de fausses questions est un procédé rhétorique dont le candidat Sarkozy a usé tout au long de sa campagne. Fausses questions parce que le Ministre n'attend aucune réponse. Et pour cause: la seule réponse rationnelle consisterait à rappeler que sa politique ne vise aucunement à épargner des noyades, rappeler que les immigrés illégaux font "l'effort de respecter" les lois et de payer des impôts mais que le Ministre refuse de leur donner des papiers, rappeler qu'il n'existe pas de "parcours d'intégration", rappeler que ce sont Hortefeux et Sarkozy qui pillent les pays du Sud en choisissant les migrants les plus diplômés.

* Pour Brice Hortefeux, la seule alternative aux Centres de Rétention Administrative (CRA) "serait la prison", or "la personne retenue, qui séjourne en moyenne douze jours en CRA, bénéficie de conditions de vie beaucoup plus libérales que celles d'un détenu : droit de visite étendu, possibilité de téléphoner à l'extérieur, absence d'enfermement en cellule…".

Non, on ne "séjourne" pas dans un CRA: on y est enfermé. A ce premier mensonge, le Ministre ajoute deux omissions. D'abord, la comparaison avec la prison veut faire oublier que le seul délit de ceux que l'on enferme dans un CRA, et qui sont parfois de jeunes enfants, c'est de ne pas avoir de papiers. Ce ne sont ni des délinquants ni des criminels. Ensuite, la moyenne de "douze jours" signifie que certains y sont détenus plus longtemps. Or c'est Sarkozy qui, en 2003, a fait passer la durée maximale de détention de 12 à 32 jours. Le Parlement Européen veut la porter à... 18 mois.

Le plus grave mensonge du Ministre consiste toutefois à faire passer les CRA pour un lieu où les "conditions de vie" sont relativement acceptables, alors même qu'elles sont inhumaines et dégradantes. Risque-t-on sa vie en faisant une grève de la faim ou en avalant des lames de rasoir dans un lieu où les droits sont respectés?
Par exemple, le 11 février, au CRA de Vincennes, des policiers de la BAC ont utilisé des pistolets électriques (Taser) pour mater des détenus qui protestaient. Cinq d'entre eux ont été placés en garde à vue pendant quelques heures par l'Inspection générale des services (IGS), jeudi 17 avril, après qu'une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Car les affaires de ce genre se multiplient.
Par exemple, le 6 avril, au moment même où, à Joinville-le-Pont, se rendait l'hommage à Monsieur Traoré, mort en tentant d'échapper à la police, soixante détenus en grève de la faim subissaient, à quelques mètres de là au CRA de Vincennes, une répression incroyablement brutale. Sortis de force de leurs chambres, pour être conduits au réfectoire, ils ont protesté et les policiers les ont copieusement matraqués. Une personne qui se trouvait encore par terre –
apparemment victime d'une crise cardiaque – a été transportée à l'hôpital. Trois ont été envoyées à l'infirmerie. L'un aurait le bras cassé. Nombreux ont des bleus, y compris des cocards aux yeux. Etc.
Hortefeux a beau jeu de rappeler que "les premiers (CRA) ont été ouverts en 1984, lorsque les socialistes et les communistes étaient au pouvoir". C'est vrai. Est-ce une raison pour les accepter? Pour taire ce qui s'y passe?

VIDEO 32 JOURS EN CENTRE DE RÉTENTION


Lire le rapport 2007 de la CIMADE, seule association autorisée à pénétrer dans les CRA
Extrait: "La pression installée par les objectifs chiffrés d’expulsion conduit les services de police à procéder à de plus en plus d’interpellations avec des méthodes souvent contestables.
Interpellations à domicile, rafles, contrôles d’identité justifiés par des prétextes dérisoires (traversée en dehors des clous, crachat sur la voie publique, etc.) masquant mal la réalité de contrôle “au faciès”. La chute du jeune Ivan à Amiens à l’été 2007 qui tentait d’échapper à une interpellation à domicile, la défenestration puis le décès de Chulan Zhang Liu, ressortissante chinoise, à Belleville le 21 septembre 2007, le suicide par pendaison le 15
février 2008 de John Maina, un Kenyan de 20 ans, après avoir appris le rejet de sa demande d’asile, comme la mort le 4 avril 2008 de Baba Traoré, âgé de 29 ans qui, poursuivi par la
police, s’est jeté dans la Marne à Joinville-le-Pont, montrent à quels drames conduit l’instauration d’un tel climat de peur. Les services administratifs confrontés à une obligation de résultat appliquent la loi d’une manière de plus en plus mécanique et sous un angle plus répressif ne leur permettant souvent plus de mesurer la réalité des situations humaines derrière les dossiers.

Trois nouveaux centres de rétention sont entrés en fonction en 2007 à Nîmes, Rennes et Metz. Malgré des améliorations sur le plan des conditions matérielles qui en viendraient presque à
banaliser l’enfermement, ces centres sont de plus en plus grands, d’aspect toujours plus carcéral avec la multiplication des caméras de surveillance des portes automatiques réduisant au minimum le contact humain. Nous y rencontrons de plus en plus d’étrangers
pour qui la privation de liberté et la perspective d’une expulsion sont inacceptables et insupportables. Conjoints de français, malades, vieillards, futurs parents d’enfants français, mineurs, demandeurs d’asile craignant pour leur vie, touristes, résidents réguliers dans un autre pays européen, jeunes majeurs, doubles peines… L’inventaire en est impossible mais chacune de ces histoires mériterait d’être racontée.

Au mois d’octobre 2007, le placement en rétention d’un nourrisson de 3 semaines au centre de rétention de Rennes est venu illustrer à nouveau l’inhumanité de l’enfermement des familles et
des mineurs. A cette occasion la cour d’appel de Rennes a pour la première fois affirmée et reconnue qu’une telle décision constituait un traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne de sauvegarde des libertés fondamentales et des droits de l’Homme. Cette décision de justicen’a pourtant pas mis fin à cette pratique. En 2007, 242 enfants de tous âges sont passés derrière les grilles et les barbelés des centres de rétention français. Nous ne pouvons une nouvelle fois que dénoncer la violence qui est ainsi faite à ces enfants et à leur famille interpellés le plus souvent chez eux au petit matin avant d’être conduits au côté de leurs parents menottés et enfermés dans les CRA désormais “habilités à les recevoir”. Le traumatisme infligé à ces enfants, parfois déjà marqués par une histoire difficile dans leur pays d’origine, est injustifiable. Aucun objectif politique ne peut expliquer que l’on place ainsi des
mineurs derrière des barreaux.

Le désespoir créé par les conditions collectives de l’enfermement et par l’addition des drames individuels entraîne une multiplication des actes graves en centres de rétention. Automutilations,
tentatives de suicides, incendies, révoltes sont quasi quotidiens.
Une personne s’est suicidée au CRA de Bordeaux en juin 2007, deux retenus ont tenté de s’immoler par le feu à Lyon, ainsi qu’au Mesnil-Amelot où a également été lancé, au mois de
décembre, un mouvement de revendications qui a tranché par sa longévité et son ampleur. Cette contestation s’est ensuite propagée au CRA de Vincennes, ce centre de 280 places qui
symbolise l’industrialisation de la rétention et de l’expulsion des sans-papiers. À Vincennes, dans la nuit du 11 au 12 février 2008, une soixantaine de policiers sont intervenus pour obliger
des personnes retenues à regagner leurs chambres. Cette intervention plus que musclée - la préfecture de police de Paris a par la suite confirmé qu’un policier avait fait usage du Taser - a
entraîné l’hospitalisation de deux personnes et fait l’objet d’une double enquête de l’Inspection générale des services (IGS).
Dans la nuit du 12 au 13 février, une dizaine de cars de CRS étaient placés, à l’extérieur du centre, à titre préventif. Le 6 avril, au lendemain de la mort de Baba Traoré, alors qu’il y avait des manifestants autour du centre suite à la manifestation organisée la veille sur le thème “la Xénophobie d’État tue”, les retenus se sont mobilisés. Il y a eu des altercations avec la police du CRA puis tout est redevenu calme après le placement en isolement d’un retenu. Le lendemain, à 5 heures du matin, alors qu’un retenu malien allait être escorté jusqu’à l’aéroport, les retenus
du site 1 ont été nombreux à se lever et sont sortis dans la cour. Ils ont brûlé des matelas, des couvertures et des draps pour exprimer leur colère. La police urbaine de proximité et de la
circulation publique est une nouvelle venue fois en renforts auprès des fonctionnaires du CRA. Quatre personnes retenues ont été molestées et ont décidé de porter plainte. Plus de 20 plaintes ont été déposées par des personnes retenues à Vincennes depuis le mois de décembre 2007" (pp. 3-4)

Seule bonne nouvelle, la CIMADE rapporte "la fermeture après 22 ans de fonctionnement du centre de Rivesaltes. Les derniers retenus placés dans ce centre quittent les lieux le 17 décembre. Se termine ainsi l’enfermement de personnes sur le terrain du camp militaire Joffre de Rivesaltes, qui avait débuté en 1940 par l’internement des Républicains espagnols, de juifs étrangers et de Tsiganes.
Le transfert du CRA de Rivesaltes à Perpignan s’explique avant tout par les pressions exercées par l’équipe du projet du Mémorial du Camp de Rivesaltes (Conseil général des PO) qui a revendiqué, en vue de la construction du mémorial, la fermeture du CRA sur le terrain militaire de Rivesaltes." (p. 185)

7.4.08

Que se passe-t-il en Irak?

Dur d'y voir clair. Enfin un bon article du Monde sur le sujet...


L'Iran et Moqtada Al-Sadr renforcés après l'offensive militaire ratée du gouvernement irakien
LE MONDE | 02.04.08 | 13h44 • Mis à jour le 02.04.08 | 13h44

'il subsistait le moindre doute quant à l'influence majeure désormais exercée par l'Iran dans les affaires de son voisin irakien, le cessez-le-feu conclu, dimanche 30 mars, entre le chef radical chiite Moqtada Al-Sadr et trois missi dominici représentant le premier ministre Nouri Al-Maliki, également chiite, devrait l'avoir définitivement levé. Car c'est à Qom, le quartier général du pouvoir religieux iranien, que les négociations ont eu lieu. Et c'est, selon une bonne source, sous la houlette d'un militaire iranien, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du général Qassem Suleimani, chef des brigades Al-Qods du corps des pasdarans, que ce cessez-le-feu a finalement été conclu. Incidemment, au moins deux des trois envoyés spéciaux de M. Maliki, à savoir Hadi Al- Amari et Ali Adib, sont titulaires de la double nationalité irako-iranienne et ils ont, l'un et l'autre, vécu des années en exil à Téhéran. M. Adib est membre du même parti religieux que le premier ministre (Daawa), et M. Amari est le chef d'une puissante milice alliée, l'organisation Badr, qui domine l'encadrement de la nouvelle armée nationale irakienne et qui fut créée, financée et entraînée en Iran à partir de 1980.

INCITATION AMÉRICAINE

Tout au long de la semaine d'affrontements armés qu'ils ont approuvés, auxquels ils ont prêté la main, et qui a fait au moins 470 tués et des milliers de blessés, les Américains n'ont cessé d'encourager Téhéran "à mettre son influence au service de la stabilisation" de la situation.

C'est fait. Washington et Téhéran peuvent s'accuser mutuellement des pires méfaits en Irak, nombreux sont les esprits politiques de ce pays à penser que les deux puissances sont au moins d'accord sur la nécessité de ne pas laisser s'installer, aujourd'hui, un chaos général.

Engagés au nord dans une offensive contre les rebelles sunnites d'Al-Qaida, les Américains qui n'ont pas de présence militaire permanente à Bassora ont, semble-t-il, cru M. Maliki sur parole lorsque celui-ci leur a affirmé que son offensive serait quasiment une promenade de santé. Comme certains des généraux irakiens eux-mêmes qui l'ont confié, ils ont été "surpris" par la combativité de l'Armée du Mahdi, la milice du courant sadriste et par sa capacité à mobiliser des partisans dans toutes les grandes villes du sud chiite et jusqu'à Bagdad.

M. Maliki n'a atteint aucun des objectifs qu'il s'était fixés. Les "18 milices" recensées à Bassora par le chercheur franco-irakien Hosham Dawod sont toujours en place et aux commandes de leurs juteux trafics.

Aucun des quartiers de Bassora ou d'ailleurs qui étaient sous la domination de l'Armée du Mahdi n'a été repris. Des centaines de policiers et de soldats à travers le pays ont refusé d'ouvrir le feu sur les miliciens et, parfois, les ont rejoints. Pour leur première grosse opération sous commandement national, et malgré 30 000 hommes sur place, la nouvelle armée et la police irakiennes formées par les Américains ont dû appeler les alliés anglo-saxons à la rescousse pour avancer ou se sortir de mauvais pas.

Théoriquement valide jusqu'au 8 avril, l'offre du premier ministre de "racheter" les armes lourdes des combattants au prix fort n'a pratiquement rien donné.

M. Maliki, qui s'était imprudemment juré de rester à Bassora "jusqu'à la victoire", a dû se résoudre à rentrer à Bagdad avec une crédibilité politique plus mince encore qu'avant l'offensive. Le fait qu'il ait qualifié, mardi, l'opération de "succès" et qu'il se soit abstenu d'en sonner la fin ne change rien à l'affaire. Il y aura sans doute d'autres affrontements interchiites avant les élections régionales du 1er octobre. En attendant, "c'est une grande victoire de l'Iran", se désole Mahmoud Othman, un élu kurde proche de la présidence de la République et toujours très bien renseigné. "Téhéran a montré que c'est lui et non Washington qui a la haute main sur nos affaires, analyse-t-il. L'objectif de l'Iran est de rendre Maliki aussi faible que possible pour qu'il soit obligé d'accepter ses visées. De fait, il a été obligé de courir à Qom pour négocier."

Le président Bush qui avait encouragé l'initiative de son allié et jugé qu'il s'agissait en l'occurrence d'un "test historique pour l'Irak libre" doit se mordre les doigts.

Patrice Claude


... Dernière minute. Réponse du gouvernement irakien à cet échec: le mouvement du leader radical chiite Moqtada Al-Sadr ne pourra plus participer au processus politique en Irak s'il ne démantèle pas immédiatement sa milice, a averti, lundi 7 avril, le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki. "Une décision a été prise [pour] qu'ils n'aient plus le droit de participer à la vie politique ou d'être candidats aux élections à venir s'ils ne démantèlent pas l'Armée du Mahdi", a déclaré Nouri Al-Maliki dans un entretien accordé à CNN. "Beaucoup ont espéré une victoire décisive des forces de sécurité irakiennes [à Sadr City], mais cela n'a pas eu lieu", a admis le premier ministre. "Aujourd'hui encore, les forces irakiennes sont entrées dans Sadr City et poursuivent les miliciens criminels en fuite", a ajouté M. Al-Maliki. Mais "s'opposer aux milices demande plus d'efforts ; notre préparation n'est pas encore à son meilleur niveau", a-t-il concédé.

22.3.08

Halte à l'impérialisme français


Selon le Times, le Président Sarkozy, qui se rendra à Londres mercredi pour une visite d'Etat, devrait annoncer au Premier Ministre britannique Gordon Brown que la France est prête à envoyer 1 000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Cette annonce ne devrait être officialisée que lors du sommet de l'OTAN, qui aura lieu du 2 au 4 avril à Bucarest.
Quant au Ministre Kouchner, il s'interroge seulement sur le lieu exact de déploiement de ces renforts: "Le choix n'est pas encore opéré entre l'est et Kandahar" a-t-il affirmé lors d'une réunion avec ses homologues de l'OTAN.

28.2.08

Rama Yade approuve l'usage du Malodore

Mardi 26/02. Meeting du maire UMP sortant d’Argenteuil Georges Mothron.

Répondant à une question de VOtv la télévision du Val-d’Oise sur l’utilisation l’été dernier du malodore pour éloigner les SDF du centre-ville,
Rama Yade a déclaré : « Il faut tout tenter dans une ville ».
Voir la vidéo: http://www.vonews.fr/article_2676


Rama Yade est "secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme"

Rama Yade est candidate de l'UMP

Le malodore est un produit toxique et nauséabond (...comme l'UMP)


22.2.08

UMP: la droite religieuse, nationaliste et réactionnaire

- Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy a déclaré dans un entretien publié mercredi 20 février par VSD que "les sectes sont un non-problème" en France et qu'il fallait "s'interroger" sur le fait que la scientologie soit classée comme secte. Elle remettait aussi en cause la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

- Que pense Michèle Alliot-Marie (Ministre de la Défense) de la médiatisation de l'opération menée par un millier de policier à Villers-le-bel? Selon Le Monde, elle a déclaré: "rendez-vous compte, le jour où on lance des commandos contre les talibans, si on prévient la presse internationale..."
Cette rhétorique reliant l'ennemi intérieur et l'ennemi extérieur est un grand classique du nationalisme (il y a sur ce sujet d'excellents passages dans l'ouvrage de Gérard Noiriel intitulé A quoi sert "l'identité nationale"?).

- Peut-on condamner quelqu'un non pour ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il pourrait faire? George Fenech, rapporteur UMP du projet de loi Dati sur la rétention de sûreté, a fait valoir que ce n'est pas nouveau: "la mesure de 'détention de sûreté' a été introduite dans le code pénal allemand en 1933".
Comme le souligne le Canard Enchaîné, ce propos est exact mais incomplet: cette mesure a été introduite en 1933 par... Adolf Hitler.
Le Conseil Constitutionel, véritable chambre d'enregistrement, vient de valider l'essentiel du projet de loi (comme il avait validé le CNE et le CPE, pourtant incompatibles avec les conventions internationales).

4.2.08

La phrase du jour

Dans la série "il a osé", Nicolas Sarkozy a clôt son discours à l'usine de Gandrange, où 595 salariés sont menacés de licenciement, par cette phrase:

"Je dois dire que Gandrange, comme voyage de noces, y a pas mieux"