29.10.08

Dangereuse Mary Poppins

Le 24 mars 2007 Ségolène Royal déclarait: « Le fonds de réserve des retraites est une sorte de 'fonds de pension collectif', et c’est la manière dont j’envisage le financement des retraites aujourd’hui ».
Et c'est, bien sûr, le merveilleux Journal des Finances qu'elle avait choisi pour faire cette merveilleuse annonce (elle y expliquait aussi: "je veux favoriser l’actionnariat salarié")

Comme le notait à l'époque Frédéric Lordon, "il y a une économie politique de la financiarisation et le développement de fonds de pension – collectifs ou individuels, ceci n’y change rien – lui fait connaître un changement de régime dont la propriété principale a pour nom : irréversibilité. En son état actuel, si la finance actionnariale fait subir au salariat les effarantes contraintes qu’on sait, au moins tout espoir de la combattre n’est-il pas complètement perdu. Or le paysage stratégique de la libéralisation financière change du tout au tout lorsque le salariat s’y trouve lui-même directement impliqué, comme c’est le cas dès lors qu’une part croissante de son épargne, et notamment la plus sensible, l’épargne-retraite, se trouve propulsée sur les marchés et, de fait, mêlée aux intérêts du capital actionnarial."



N'ayant pas été élue à la Présidence de la République, Mme Royal n'a pu appliquer son programme...

A présent, en plein crise, Mme Royal croit savoir que "Les pseudo-compétents, les super-diplômés, le fin du fin de la finance internationale, tous ceux qui ont conduit le système à sa perte en s’en mettant plein les poches et qui nous ont envoyés dans le mur savaient que le système était devenu fou" (Le Nouvel Observateur 15/10/08)

A présent Mme Royal dénonce dans ses réunions publiques "une caste de financiers irresponsables".

Il faudrait donc lui demander pourquoi elle comptait leur confier les retraites des salariés de ce pays... Mais il y a-t-il un journaliste dans la salle?

24.10.08

"Refonder le capitalisme"


Nicolas Sarkozy, l'homme qui a été élu en se présentant comme celui qui serait le "président du pouvoir d'achat", déclarait dans son discours du 23 octobre :
"Si nous voulons soutenir la consommation, nous ne devons pas le faire en favorisant les importations ou en distribuant du pouvoir d'achat qui n'existe pas." Tant de bêtise condensée dans une si petite phrase...

Il voudrait aussi nous faire croire que ses mesures permettront "que tout redémarre sans rien coûter au contribuable"
Comme disait le Comte, "Il faut que tout change pour que rien ne change"...

21.10.08

Camarades bourgeois, il faut savoir raison garder

Mardi 21/10/08. Le député PS Jean Glavany (proche de Bertrand Delanoë) a déclaré à l'AFP que "se faire entre nous des procès d'intention sur le thème du libéralisme économique a quelque chose de dérisoire".
"Entre nous" désigne l'appareil du P"S" dans la dernière ligne droite avant son Congrès. Si, comme moi, vous la trouvez très droite (la ligne), ce qui suit ne manquera pas de vous étonner.

"Quand j'entends un ancien ministre de l'Economie - qui a été sans doute le plus social-libéral de nous tous (...), il y a huit ans -, laisser entendre que celui qui a municipalisé l'eau à Paris serait trop influencé par le libéralisme, ce serait presque comique si ce n'était pas dérisoire",

Un bon tacle destiné à Fabius (soutien de M. Aubry pour le congrès...). Comme le rappelle Glavany, à l'époque Fabius était celui qui "présentait la baisse des impôts, notamment sur le revenu, comme le nouvel horizon du socialisme, ou qui refusait la fiscalité supplémentaire sur les stock-options".

Mais ce qu'oublie de dire le député PS c'est qu'on ne sait pas quelle forme Delanoe va donner à sa promesse de remunicipaliser la gestion de l'eau à Paris. Ou plutôt on le devine trop bien: une "délégation de service public" (au privé) et non une gestion en régie municipale avec des agents ayant un véritable statut de fonctionnaire.

Glavany ajoute que le PS ne doit pas "céder, dans la crise financière, au 'plus à gauche que moi, tu meurs'". Sans dec? Si c'est pas dans la crise c'est pour quand ? Glavany critique le concours "à celui qui aura la liste la plus longue de mesures anticapitalistes" mais j'en ai pas encore vu une seule...