22.7.08

Ordures ordinaires

Samedi 19 juillet, non loin de Naples, trois soeurs, Cristina (16 ans), Violetta (14 ans) et Diana (9 ans) se rendent à la plage avec leur cousine Manuela (16 ans).

Elles sont là pour vendre des bibelots. Il fait très chaud alors, même si elles ne savent pas vraiment nager, elles décident de se baigner.

Ce jour là, la mer est agitée. Cristina et Violetta s'aventurent plus loin que les deux autres et disparaissent sous une vague.
Manuela et Diana partent immédiatement chercher des secours. Lorsqu'elles reviennent avec de l'aide, la mer a ramené sur la plage les corps sans vie de Cristina et Violetta.

C'est bien triste ces deux enfants mortes noyées.
Il faut néanmoins savoir ce qui s'est passé ensuite.

La police emmène les deux rescapées pour trouver leur famille tandis que quelqu'un pose des serviettes sur les deux petits cadavres.

Et là... des gens s'allongent dans la plus totale indifférence à quelques mètres des corps.
Bain de soleil barbare. Détente absurde. DURANT 3 HEURES.


On a beaucoup parlé des ordures qui s'accumulent dans les rues de Naples. On ferait mieux de parler des ordures qui se prélassent à côté des cadavres d'enfants.

Cristina et Violetta étaient des Roms.
Selon un récent sondage, 2/3 des italiens souhaitent l'expulsion de tous les Roms, même de ceux disposant d'un passeport italien.

Le Maire de Monte di Procida, le bourg le plus proche de la plage, a justifié le comportement des salauds. Vous comprenez, ils se seraient comportés ainsi même si les jeunes filles n'avaient pas été des Roms.
Monsieur le Maire n'a rien compris. Ce qui est abject, c'est l'indifférence face à ces corps encore chauds. Quelle que soit l'origine de ces corps.

S. Berlusconi et R. Marroni (Ministre de l'Intérieur, membre de la Ligue du Nord) avaient promis de ficher tous les Roms. Comme d'habitude il s'agit officiellement de protéger les plus faibles, les mineurs.

Dans les faits, l'administration italienne constitue un fichier selon la "race". Elle prend les empreintes des seuls Roms. Le Parlement européen a qualifié cette mesure de "raciste". Près de Naples, elle est mise en œuvre depuis le 19 juin. Un mois avant la mort des deux enfants.