19.7.09

Un groupe de Rock (3)

Juste avant Mazzy Star, David Roback jouait dans le groupe "Opal" (avec au chant Kendra Smith, ancienne bassiste du groupe "Dream Syndicate").

La musique d'Opal était déjà influencée par celle du Velvet Underground, comme on peut le constater ci-dessous avec deux morceaux de 1987: Magick Power et le génial Happy Nightmare Baby.

14.7.09

Pure démagogie

Le rappeur Orelsan dit: "Je veux donc que le ministre de la culture se prononce sur le sujet, c'est son job. Quitte à ce qu'il me dise une bonne fois pour toutes que je suis interdit de scène en France".
Et le nouveau Ministre s'exécute, sans doute désireux de montrer qu'il fait son job.
Frédéric Mitterand "se prononce" donc au sujet de la prose du rappeur: "Orelsan exprime le dépit amoureux, avec des termes qui ne sont pas les miens, moi je ne parle pas exactement la même langue, mais il a tout à fait le droit de l'exprimer. Je ne trouve rien de choquant ni de répréhensible à la manière dont il le chante"

Au rappeur fantasmant une "interdiction de scène en France", le Ministre a donc répondu : tu as "tout à fait le droit" de chanter. Mais il n'en reste pas là. Non, Frédéric Mitterand ajoute: tu as ton style qui n'est pas le mien mais bon, il n'y a vraiment "rien de choquant" à la façon dont tu traites le dépit amoureux.

Aperçu du style en question:
"On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée. On verra comment tu suces quand j'te déboiterais la mâchoire. T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir. T'es juste un démon déguisé en femme j'veux te voir brisée en larmes."

"Rien de choquant", vraiment?

"Tu m'as trompé tu l'as pompé tu es juste une sale pute. Une sale pute une sale pute une sale pute une sale pute. [...] J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen"

Le Ministre aurait donc pu se taire. Cela eut été sympathique qu'il fermasse sa gueule. Au lieu de cela, il ajoute: "Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qui sont devenues des classiques. Je ne sais pas si les chansons d'Orelsan deviendront des classiques, mais en tout cas ce qui est certain c'est que c'est beaucoup d'agitation pour rien".

Pour rien? Doit-on rappeler au Ministre qu'en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ? Quand bien même le Ministre serait pressé de poser en défenseur de la liberté d'expression, était-il vraiment obligé d'ajouter qu'il n'y a "rien" de choquant dans ces paroles? Que s'agiter à leur sujet c'est s'agiter "pour rien" ? Etait-il obligé de comparer cette violence à celle de Rimbaud?

Au début Orelsan dit: "J'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant". Plus loin, cela devient: "J'vais te mettre en cloque (sale pute). Et t'avorter à l'opinel"
Il déteste "Les petites chiennes, les chichiteuses, les filles à problèmes", et de toutes façons "même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne"
"Pétasse tu mériterais seulement d'attraper le DAS" Etc. Etc.

"Il faut être conscient"

Mercredi 8 juillet, en arrivant à l'Hotel Dieu, le père de Joachim Gatti trouve son fils dans un sale état: « son visage est couvert de sang qui s’écoule lentement, comme s’il était devenu poreux ». La cause? Selon la Préfecture, on ne sait pas: "il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flash-ball" que Joachim a reçu en pleine face dans une rue de Montreuil. "Des flics ont tiré, un mec a perdu son oeil : aucun rapport, évidemment" (S. Fontenelle dans Politis).

Donc en ce lundi 13 juillet, à Montreuil, les manifestants ne sont pas très contents.

"Un premier face-à-face tendu s'est produit entre forces de l'ordre et manifestants, non loin de la mairie, durant lequel ces derniers ont tiré à l'aide de mortiers de feu d'artifice et de fusées en direction des forces de l'ordre, qui n'ont pas répliqué. Dans un souci d'apaisement, les organisateurs de la manifestation ont cherché à modifier le parcours pour éviter que le face-à-face se prolonge, repartant vers la Croix-de-Chavaux" (Le Monde)

Selon Dominique Voynet (Maire de Montreuil), la "manifestation dans laquelle la tension était palpable, dans laquelle aucune violence n'a été commise", a "été dissoute assez violemment par les forces de l'ordre". Les policiers "ne se sont pas contentés de séparer les manifestants" mais ont "plaqué violemment un bon nombre d'entre eux contre les murs" et "les ont frappés à coup de matraque" et "arrosés de gaz lacrymogène, devant des habitants de la ville totalement stupéfaits et effarés".

Elle a aussi mis en cause le comportement du directeur départemental de la sécurité publique qui, interpellé par des habitants, aurait rétorqué : "si vous n'êtes pas contents, il faut être conscient du fait qu'en Iran, on tire sur des gens".

Ici on crève parfois les yeux, mais soyez heureux car en Iran c'est pire.
PS: pour la conscience, t'inquiète on se débrouille pas mal sans toi.