La quasi-totalité des Universités est paralysée. Les enseignants, conformément aux consignes de leur puissant syndicat POSDEP, votent, AG par AG, en faveur de la proposition de grève illimitée.
Photo: étudiant grec blessé par les "forces de l'ordre" le 8 juin 2006
Rappelons que la cible de la mobilisation est un projet de loi du gouvernement de droite prévoyant:
* la création d'Universités privées
* l'application de nouvelles règles managériales dans les Universités publiques
* la remise en cause de l' « asile » universitaire (impossibilité pour la police d’intervenir sur le campus sauf accord des CA des universités)
* la réduction drastique de la possibilité des étudiants de repasser des examens
En France, le mouvement lycéen a été sévèrement réprimé. En 2006, celui contre le CPE a engendré 4350 interpellations (selon le Ministère de la Justice), soit 4 fois plus que durant le mouvement contre le CIP de Balladur (en 1994). Ces arrestations ont souvent été très violentes (fractures, points de suture etc.) mais aucun policier n'est à ce jour comparu pour répondre de ces exactions. La plupart du temps, les jeunes étaient arrêtés en fin de manifestation, sans raison apparente, juste pour "faire du chiffre". Un simple délit d'opinion.
Les tribunaux ont été particulièrement sévères, et les Procureurs ont généralement suivis les consignes qu’ils ont reçu de leur Ministre de tutelle, Pascal Clément. Une circulaire datée du 24 mars 2006, relative aux réponses pénales aux infractions commises à l’occasion et en marge des manifestions contre le contrat première embauche, est particulièrement explicite sur ce point ("assurer la nécessaire réactivité et l’indispensable fermeté vis-à-vis de ces actes de délinquance", "la procédure de comparution immédiate devra être privilégiée"). 42% des personnes poursuivies ont été traduites en
procédure de comparution immédiate.
On sait ce qu'implique une telle procédure expéditive. Fatigue, impossibilité de préparer sa défense... ou même de se laver avant le procès. Walid et Gabriel furent jugés le 24 mars à 4 heures du matin devant la 23ème chambre correctionnelle du TGI de Paris. L’audience avait commencé à 13h30... Ils avaient été interpellés le 21 mars au matin.
Comme en France il y a quelques semaines, la répression s'abat sur les étudiants grecs.
Les gouvernements bourgeois semblent recourir de plus en plus facilement à la répression. Cela ne fait que traduire leur faiblesse. Ils n'ont plus les moyens politiques de contenir la jeunesse, qui se fait de plus en plus contestataire.