A la fête du FN, était donc présent Dieudonné. Il est arrivé accompagnant l'ancien conseiller régional d'Ile-de-France frontiste, Farid Smahi. Libération affirme même que Dieudonné était "affublé d'un pin's «Le Pen Président», qu'il retire prestement." (13-11-06).
Pas très étonnant si l'on examine sa trajectoire récente. On se souvient de certains de ses infâmes propos (genre: "Le racisme a été inventé par Abraham", 23 janvier 2002 - Lyon Capitale. Ou: "Les juifs ont souffert moins que les noirs" Février 2005, Le Quotidien d'Oran). On sait moins qu'il exprime régulièrement sa solidarité envers les dirigeants du FN.
Dieudonné soutient la "liberté d'expression" du FN...
Après la suspension de Gollnisch à l'Université Lyon III, Dieudonné avait affirmé: "quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch, retirer son travail à quelqu'un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un Etat de droit, sous la pression d'un lobby qui se croit tout permis dans ce pays". Parler de "lobby" dans une affaire de révisionnisme n'est pas un hasard (1).
Dieudonné dresse fréquemment un parallèle entre sa situation et celle de Le Pen: "plus ils cassent Le Pen, plus les gens votent pour lui. Plus on me casse moi, plus on vient me voir. Ils sont en train de perdre leur pouvoir, les sionistes. Tant mieux" (dans le journal algérien L'Expression ). En mai 2006, Dieudonné accorde un entretien au journal « Le choc du mois » (dirigé par Jean Marie Molitor, également directeur de "Minute") et affirme au sujet de Le Pen : "Il est la vraie droite, je suis la vraie gauche. Le Nouvel Empire n'aime ni les uns ni les autres ».
... et vice-versa
Le directeur de campagne de Dieudonné (avant qu'il n'abandonne, le 11 octobre, l'idée de se présenter à la présidentielle) n'était autre que Marc Robert: un ancien du FN (2)
Lors de ses déboires avec la justice, Dieudonné avait reçu le soutien de Hugues Petit, conseiller régional Front National Rhône-Alpes et proche de Bruno Gollnisch : « Je soutiendrai sans réserve Dieudonné s'il est poursuivi au nom de la loi Gayssot pour ses derniers propos ».
Au Bourget, Le Pen était heureux de la présence de celui qui peut à la fois lui servir d'alibi électoral (contre l'accusation de racisme) et de gage envers la fraction antisémite de son parti: "S'il me manquait une voix pour être élu à la présidentielle, et bien je serais bien content que ce soit celle de Dieudonné. C'est un Français comme les autres. Il est le bienvenu à la fête de l'union patriotique".
Complications
Bien sûr cela ne ravit pas tout le monde au FN. Il y a ceux qui insultent celui qu'ils qualifient de "sale nègre". Il y a aussi ceux qui, comme Marine Le Pen, estiment que la présence de Dieudonné va encore ternir l'image du FN.
Le FN risque d'éclater à la mort du borgne. Tant mieux.
Libération a remarqué la présence d'un autre invité surprise au Bourget: "Dans le même temps, le président de la Ligue de défense juive (LDJ), Anthony Attal, arpentait, lui aussi, les stands. Autre signe, sans doute, de «l'ouverture» du FN..."
Ce que ne dit pas Libé, c'est que la LDJ, qui s'affiche publiquement en France, dans les manifs du CRIF et dans ses centres d'entraînement, est une organisation interdite aux USA et en Israël, pour violence et racisme.
Le 20 janvier 2005, un groupe (5-6 individus) de la LDJ a attaqué, par trois fois, des syndicalistes qui faisaient signer un appel de solidarité avec les travailleurs et syndicalistes palestiniens. C'était lors d'une manifestation unitaire de défense des services publics. Heureusement les fonctionnaires qui défilaient ont immédiatement protégés les syndicalistes agressés. Une jeune femme a toutefois été légèrement blessée. Des manifestants ont pu photographier les agresseurs.
Le procureur de la République a décidé de poursuivre Anthony ATTAL pour "violence en réunion et incapacité de travail n'excédant pas huit jours". Cet individu ayant déjà été condamné, pour des faits semblables, à dix mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve, il devrait être condamné à de la prison ferme (3).
NOTES:
(1) Voir ce blog sur Dieudonné et le négationnisme
(2) Le cabinet de campagne de Dieudonné comprenait aussi Ginette Hess Skandrani, antisémite exclue des Verts pour avoir publié des textes sur un site négationniste (fermé depuis par la justice) et dans un journal négationniste tunisien. Elle soutenait, selon elle, "un candidat impertinent qui dénonce toutes les atteintes à la liberté de pensée, d’expression et de recherche pour tous les historiens"
(3) Pour soutenir cette courageuse jeune femme: MERCREDI 15 NOVEMBRE, à 9 H, salle d'audience de la
16ème chambre / TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS, 4 BOULEVARD DU PALAIS, MÉTRO CITÉ.
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