S'il est un point positif, un seul, dans le bilan de Chirac, c'est d'avoir refusé de participer à l'agression contre l'Irak. Or, sur le plan des relations internationales, Sarkozy semble désireux de balayer l'héritage gaulliste.
Episode1. Lors de son voyage à Washington, le 12 septembre dernier, pour une rencontre avec George Bush, Sarkozy avait déclaré que la France n'était "pas exempte de reproches" dans sa relation avec les Etats-Unis.

Chirac n'a pas tardé à réagir. "Irresponsable", "Lamentable" a-t-il lâché en privé (Libération, 18 sept. 2006). Pour une fois, on ne le contredira pas.
Episode 2. Toujours à l'automne 2006, Sarkozy accorde un entretien à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des Mondes. J'écris néo-conservatrice parce que ses collaborateurs (Glucksman, Bruckner & Cie) sont tous des laquais de l'impérialisme américain ayant défendu l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak. En outre, la revue est soutenue par la Foundation for the Defense of Democracies. Ce think tank compte dans ses rangs de nombreux amis d'Ariel Sharon, l'ex-directeur de la CIA James Woolsey, et quelques piliers du mouvement "neo-cons" (Bill Kristol, Richard Perle etc.).
Se souvenant sans doute des critiques suscitées par ses propos de septembre, Sarkozy est ici un peu plus prudent.

En outre, Sarkozy rappelle avec fierté: « Mon premier voyage comme président de l’UMP était en Israël pour rencontrer Sharon ». Cet empressement à serrer la paluche d'un criminel de guerre... Non, vraiment pas de quoi être fier.
Episode 3. Hiver 2006-2007. L'élection se rapproche. Ca y est Sarkozy le promet: il peut dire "non" à l'administration américaine et considère l'invasion de l'Irak comme "une erreur". Vous y croyez, vous?
D'ailleurs il laisse encore échapper quelques affirmations inquiétantes. Dans un entretien accordé en mars 2007 au mensuel Défense et Sécurité Internationale, Sarkozy affirme: "Parce que notre sécurité se joue de plus en plus loin de nos frontières, nous devons par ailleurs être attentifs à la consolidation de nos capacités de projection et de frappe dans la profondeur". La France est une nation impérialiste. Elle doit pouvoir frapper partout. Il en va de sa sécurité... Ca ne vous rappelle pas la rhétorique d'un certain Texan qui parle à Dieu?
L'idée semble importante pour Sarkozy puisqu'il y revient dans le même entretien: "des besoins capacitaires ne sont pas aujourd’hui suffisamment pris en compte, en particulier la frappe dans la profondeur".
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